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13 juin 2008 5 13 /06 /juin /2008 15:47

A nous de vous faire préférer le train aurait dit la SNCF. (que c’est drôle). Ce cher Zeke dans sa critique de Speed avait parlé de ce film japonais sorti en 1975 soit 20 ans avant le film de Jan de Bont.

En partant de la même histoire une bombe est plantée dans un train à grande vitesse le Shikansen. Si le train passe au dessus de 80 km/h elle est actionnée et si le train repasse en dessous elle explose sauf si une rançon de 5 millions de dollars est reversée aux ravisseurs.

L’histoire est très proche du film Speed. Il y a bien sûr la différence de véhicule, le pays, l’époque mais surtout le nombre et le mobile des ravisseurs.

Mais la force de ce film est son originalité. Habile mélange de film catastrophe, de polar mais surtout de drame social.

Le film de Junya Sato s’inscrit parfaitement dans son époque. Je m’explique. Le film peut semblait avoir un look kitsh (merci la musique) et dépassé (les clichés) mais c’est surtout la sympathie que l’on éprouve pour les poseurs de bombe qui fait qu’il ne paraît pas vieux.
La réalisation permet de suivre chacun des protagonistes aussi bien les poseurs de bombe, les policiers, les hommes de Compagnie ferroviaire Japan Railways, les politiques. Et les tensions arriveront du fait des intérêts différents surtout pour les policiers et politiques (arrêter les poseurs de bombe) et les hommes du centre de commande (sauver la vie des passagers). On suppose aussi que la notoriété et l’image de la Japan Railways est en jeu : le Shikansen est une fierté nationale depuis 1964. et puis on n’oubliera pas les passagers (passage assez marrant avec l’équipe TV et les scènes de panique.

Il y aura plusieurs scènes d’émotion notamment lors qu’une passagère accouchera et surtout les scènes avec les poseurs de bombe. Rien ne se déroulant comme prévu les poseurs dont le mobile n’est pas une cause politique ni social mais le désir de s’en sortir pour vivre leur rêves dans une société ou l’échec n’est pas permis. J’aurais entendu dire que le déshonneur est très dur à vivre au Japon. En fait les poseurs sont des hommes normaux anciennement chefs d’entreprise, 1 marginal, 1 étudiant ou lus tard ouvrier. Ils sont quatre (l’un étant un frimeur et fournisseur du matériel), les trois autres soudés par une rencontre (le chef a recueilli les 2 jeunes).
Leur solidarité s'oppose à l'individualisme de la société. en gros c'est ensemble q'on peut réussir et c'est aussi valable pour les autres protagonistes (politiques, police, Compagnie ferroviaire).

[ Attention spolier ]

Leur rencontre des 3 hommes est justement évoqué sous forme de flash-back assez poignant il faut dire cela rend plus triste leur morts.



[ Fin du spolier ]

L’autre atout de Bullet Train outre son aspect divertissant et de suspense est de critiquer le Shikansen et l’invulnérabilité de son système de protection. Ce que reconnaîtra le chef du centre de commandes. Il y aussi une critique des médias et de leur usage pour attraper les poseurs de bombe. Mais c’est aussi une photographie du culte de la réussite à la japonaise. Certains passagers perdant leur sang-froid. Les hommes d’affaires ratant le rendez-vous. Les scènes de panique sont crédibles (ah le téléphone). Mais ce qui est frappant c’est de voir la cupidité et l’égoïsme de l’équipe TV présente dans le train et des politiques et responsables du réseau ferroviaire. Cette équipe TV partie pour tourner un documentaire sur des stars de la chanson en filmant les vedettes durant le voyage changera de sujet pour filmer les scènes de panique.
Le manager du groupe qui leur demande :
« Where are you going ? »
“Documentary of Horror Train. This is a real chance.”
Le même journaliste dira en filmant les scènes de cohue devant le téléphone « It will make a good film. »

Le film est présenté dans sa version uncut. Les sorties cinés (US en particulier) et les ressorties récentes (l’étrange festival en France) diffuseront la version charcutée d’1 h (à rajouter dans ton blog Jérémie). Le parti pris est de présenter tous les protagonistes de cette affaire aussi bien les chefs que les subalternes. Le suspense est bien dosé, et les scènes d’action (poursuite en auto, à pied, cache cache, vitesse du train) nous montre un Japon réaliste (je veux dire loin de la carte postale). Le casting génial avec Eiji Go (poseur de bombe), Kei Yamamoto (poseur de bombe), Ken Utsui (chef du centre de commande), Tetsuro Tamba (en commissaire mais il a joué le chef des services secrets dans « On ne vit que 2 fois »).
Il y aussi 2 autres acteurs. Sonny Chiba (le conducteur de train) qui a un petit rôle mais surtout Ken Takakura (en leader des poseurs de bombe). Il a joué dans "Yakusa" de Sydney Pollack avec entre autres Robert Mitchum mais aussi dans le superbe « Black Rain » de Ridley Scott.
A noter aussi que le film de Junya Sato est un film de la Toei. J'avoue je ne ne connais pas le cinéma japonais c'est pour ça que je n'ai pas parlé du reste du casting et de leur filmographie.

Le film possède plusieurs titres « Bullet Train » (surnom du train à grande vitesse japonais), « Super Express 109 » (le titre anglophone et francophone qui montre la vitesse du train et son numéro) et « Shinkansen daibakuha »(titre japonais).

En conclusion je dirais que « Super Express 109 » est un efficace mélange de genres mais offre aussi un portrait émouvant des poseurs de bombe. Et rien que pour cela il mérite d’être connu.

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