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28 octobre 2017 6 28 /10 /octobre /2017 01:56

 

Il y a quelques jours le Festival Du Film Coréen reprenait ses quartiers au cinéma Publics à Paris pour sa douzième édition.

Très curieux de découvrir ce documentaire sur la vie d’un quartier de Séoul. Les gentils organisateurs du festival s’excusant du retard de la séance.

Résumé pris sur le site du festival :

« Itaewon est un quartier de Séoul notamment connu pour être fréquenté, depuis la fin de la guerre de Corée, par les soldats américains postés dans la base militaire voisine. ITAEWON, le film, dresse le portrait de trois femmes coréennes, Sam-sook, Niki et Young-hwa, qui y vivent depuis des décennies. Elles ont pour point commun d’avoir toutes trois travaillé dans le milieu des bars nocturnes du quartier, que ce soit dans leur jeunesse, ou aujourd’hui encore. »

Itaewon fût présenté par une membre du Festival rappelant le passé de ce quartier et ce qu’on pouvait y trouver. Elle parle du renouvellement urbain et de la condition des femmes en particulier dans ce quartier (voir la vidéo complète ci-dessous)

https://www.facebook.com/cinemacoreen/videos/1255198594585551/?fref=mentions

 

Réalisée par  la sud-coréenne Kangyu Ga-ram, le film documentaire de 98 minutes montre la vie d’un quartier avec le portrait de  3 femmes et aussi d’artistes (on les voit un peu moins). Ce qu’on remarque au début de chaque portrait c’est le silence et le regard de ses femmes. On suit ses femmes dans leur quotidien. Ainsi le film parle aussi bien de leur vie que du quartier d’Itaewon qui change peu à peu. Avec l’implantation da base US Yongsan dans les années 70, des bars vont accueillir des soldats dont certains lieux ne seront que réservés à ces soldats. Un sujet tabou comme en témoigne les femmes. Une serveuse pouvait fréquenter un soldat US mais il ne fallait pas être vu sinon on pouvait se faire traiter de « s***** de Yankee ». Les femmes coréennes travaillant donc dans ce quartier n’avaient pas bonne réputation et elles se cachaient mais elles pensaient aussi à une vie meilleure et plus ouverte comme aux USA ou elles auraient été moins jugées en sortant avec un soldat US. Ainsi, certaines se sont mariées avec des américains et on sûrement des vies meilleures. Ce regard sévère sur les femmes coréennes montre un aspect de la vie coréenne que je ne connaissais pas. Elle montre aussi une société patriarcale puissante. Dans un des témoignages une des femmes a dit qu’elle refusait de travailler avec coréens et que certains frappaient leur femme.  

Par la suite, ce qui m’a frappé, c’est la mixité culturelle du quartier d’Itaewon ou plusieurs nationalités sont présentes. Il y a aussi une mosquée. La caméra se faufile dans les rues et y suit la vie de ce quartier atypique. Malheureusement ce quartier a succombé aux promoteurs immobiliers et aux rachats des bars entre autres. Les loyers ont explosé et les lieux de travail ont fermé ou ont réduit leur horaires. Depuis des années, le gouvernement annonce que le quartier sera réaménagé mais rien n’y fait. Les rumeurs sont toujours là et le quartier n’a pas changé à part les habitants. Des artistes sont attirés et il y a aussi des visites guidées. Mais il y a aussi une opposition à ce réaménagement. Si la base déménage, que deviendra ce quartier ? Va-t-il perdre sa personnalité ? C’est un sujet qui peut préoccuper chacun.

 

Ainsi l’avenir de Sam-sook, Niki et Young-hwa est incertain comme ce quartier. Réalistes mais pas fatalistes elles continuent de se battre et pour gagner des sous en travaillant toujours. Deux de ses femmes ont plus de 70 ans. Ce qui frappe c’est aussi leur solitude quand on voit par exemple que pour le 40ème anniversaire du bar de Sam-sook le « Grand Old Opry » il y avait peu de monde, ce qui contraste avec les soirées blindées d’avant. Cette solitude se ressent avec des plans ou les femmes sont seules comme Sam-Sook dans son bar (voir photo), Niki marchant dans la rue et Young_hwa assoupie dans un bus. La réalisatrice isolant les 3 femmes du reste du cadre pour montrer leur quotidien. Le film se termine sur un constat incertain. En 2017, les rumeurs de réaménagement sont toujours là. Malgré les difficultés les trois femmes continuent de se battre et arrivent toujours à faire le bien dans leur entourage comme cette danse que demande un américain voulant danser avec Maman (surnom qu’il donne à Sam-sook).
J’ai bien aimé l’utilisation de la chanson « Mama don’t let your babies ».
Itaewon, c’est une vision tendrement féministe que montre
Kangyu Ga-ram de ces 3 femmes avec des moments drôles. 

 

Lien : Bande-annonce du documentaire.
https://www.facebook.com/cinemacoreen/videos/1240890579349686/?fref=mentions

 

Sources : sites web FFCP et page facebook du FFCP.

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