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10 juin 2008 2 10 /06 /juin /2008 08:27

 

Sorti en 1979 le film de Georges Miller montre un constat pessimiste sur l’avenir de l’humanité. Avec ce film d’anticipation le réal et son équipe nous montre de superbes poursuites sur les routes désertes de l’australie. Une façon aussi de décrire un monde anarchique ou les règlements de compte se font sur la route. Un monde fonctionnant a l’instinct.

Résumé

Sur les routes désertées d’un pays (l’Australie ?) des motards hors-la loi et des policiers roulant avec des voitures aux moteurs surgonflés se font une guerre sans merci. Max (Mel Gibson) un jeune policier et père de famille fait partie de la Main Force Patrol chargée « d’intercepter » ces motards. Au cours d’un séjour chez sa tante, sa femme Jessie et son enfant se font tuer par Toecutter et sa bande. N’ayant plus de repères et voulant se venger Max va peu à peu sombrer en dark night.

Définition de anarchie :

Désordre résultant d’une carence ou d’une absence d’autorités, et d’une absence de règles ou d’ordres précis.

Le film commence avec le logo du film Mad Max avec en fond un radiateur de voiture (superbe musique annonciatrice). Et c’est là que le film rentre dans l’ambiance avec un générique présentant l’équipe du film sur fond noir. Puis vient un début qui présente admirablement le film. Un plan du Halls Of Justice (le commissariat) suivi d’un fondu enchaîné sur une route avec le coucher de soleil au loin avec la phrase « a few years from now » puis un autre fondu sur une tête de mort sur la route. La caméra s’avance vers cette tête et s’arrête vers un panneau signalisation ou se trouve le panneau « Anarchie road 3 km » avant de continuer vers la gauche ou l’on voit un policier assis sur un mur en ruine et tagué.

Cette succession de plans efficaces permet de présenter rapidement la contexte de l’époque. Un désert en désordre. Le réal ajoute à la fin de ses plans une voie à la radio annonçant une poursuite. Ni une ni deux les 2 policiers (l’un dort dans la voiture et l’autre mate avec son fusil à lunette un couple faisant des galipettes). On s’aperçoit que les policiers calmes et détendus commencent à s’exciter. Une autre information est celle du panneau indiquant le nombre de morts 57 avec tout en bas « monitored by the main force patrol » (la o de Patrol étant barré par un a) avec toujours en fond un policier réparant sa voiture. S’en suit une poursuite phénoménale extrêmement bien réalisée. Et ce n’est que le début du film !

Pour ce film Georges Miller imagina l’histoire avec Byron Kennedy (producteur du film). Pour développer ses personnages et l’intrigue il fera appel à James Mc Causland (co-scénariste). Avec un budget faible (400 000 $) et shooté à Victoria, le réal va privilégier les poursuites et les crashs dont les spectateurs semblent friands. Ici point de palabres inutiles comme aux débats présidentiels le réal opte pour des dialogues courts et clairs. Les règlements de compte et les poursuites remplacent les dialogues puisque les personnages bons et méchants ne communiquent que par la violence sur la route. Les rares moments de calme sont en présence des femmes. La présence féminine est souvent accompagnée d’une musique calme (Jessie la femme de Max joue du saxophone) et Goose le dragueur se retrouve dans un bar avec un jolie chanteuse et sont là pour apporter un équilibre aux policiers (propos machiste je m’en excuse).

Le look des personnages

G. Miller et sa chef costumière ont fait un important travail sur l’aspect des policiers et des motards. Si les motards semblent porter des vêtements différents et piqués lors de leur vol (ils ont chacun une personnalité et on les reconnaît grâce à leur habits et leur couleur de cheveux) ; les policiers de la Main Force Patrol sont vétus d’un uniforme en cuir avec des protections aux épaules et aux genoux. On dirait presque des motards. Seul Goose semble avoir le bon uniforme puisque il patrouille en moto.
C’est une manière de bien différencier physiquement les policiers et les hors-la-loi. Pourtant ils semblent avoir en commun ce goût pour le risque et cet attitude suicidaire sur les routes. La poursuite qui ouvre le film le montre clairement : les policiers semblent prendre autant de plaisir que le psychopathe Knight Rider.

 

 

Enfin il y a Toecutter le leader dément des motards avec sa mèche blonde qui pourrait être comparé à un chef d’une secte avec ses mimiques et ses cris animaux (le chat quand il vient chercher le cercueil du Knight Rider à la gare et quand il croise le regard de Max avant la poursuite finale). Max de son côté est brillamment présenté. Au début du film les fonctions des policiers sont bien réparties : 2 voitures « pursuit » et la moto de Goose et « l’interceptor » piloté par Max. Le policier est présenté comme un denier ressort du fait des ses capacités au volant ; son sang-froid etc. En fait au début on ne voit jamais le visage de Max : le réal filme les pieds, les mains. On assiste à la préparation de la poursuite (lunettes noires, gants noirs ), ce qui introduit l’image d’un flic cool comme Dirty Harry quand il shoote les braqueurs en mâchant son hot-dog. On est alors surpris de découvrir à la fin de la poursuite le visage juvénile de Mel Gibson. Ce qui renforce l’idée que Max se la joue gros dur. De plus les plans présentant Max et Goose se font souvent en travelling avec des personnages fixes. A l’inverse dans les scènes de poursuite c’est la voiture ou la moto qui passe devant ou a côté de la caméra(une différence montrée par des plans rapides opposées à des plans longs et tranquilles).
La poursuite devenant de fait non plus une arrestation mais une passion.

Un western

G. Miller l’avouera : « Mad Max est un western. L’histoire est la même, mais au lieu de monter à cheval, on se déplace en moto, en voiture. Il y a des gens qui disent que les western est mort, mais ce n’est pas le cas ; il est devenu le film d’action avec des voitures. »

J’avoue être d’accord avec les propos du réalisateur. Plusieurs situations le confirment comme le fait de présenter un monde suite à une apocalypse. Le pays devant de se reconstruire. Mais comment faire respecter l’ordre sur les routes désertiques à des motards furieux. En instaurant un climat de peur et de répression et de contrôle. Il paraît difficile aux policiers de faire respecter la loi sur la route (limitation de vitesse, lignes blanches) et dans leur locaux (ils se font appeler « bronzes » à cause de leur badges). De plus les armes à feu ne sont pas dissuasives (la poursuite du début) et le seul moyen d’arrêter les criminels est qu’ils meurent dans un accident. Max se servant de sa voiture au début mais surtout à la fin comme d’une arme (il renverse les motards). Puis la scène ou l’on assiste à l’arrivée des motards dans un village et commençant à taquiner les habitants (vandalisme, intimidations, un gars se fait traîner sur le bitume et les atrocités commises sur le jeune couple). Enfin G. Miller en profite pour insérer quelques plans rapides et de sons de corbeaux (après le que le couple soit capturé, après l’incendie de la voiture de remorquage que conduit Goose). Le corbeau fait figure de mauvaise augure annonciateur de malheur. Ces signes annonciateurs sont destinés à Max qui même s’il les pressent sera impuissant pour Goose et surtout la mort de sa famille. Afin de décrire sa vengeance le réal insère un plan d’un épervier (enfin je crois) après la mort de Bubba. L’oiseau se nichant sur le cadavre de ce dernier. De plus 2 conceptions routières s’opposent : la loi pour les policiers et la liberté pour les motards.

 

 

Max, l’anti héros

Bien que Le chef de Max veuille réhabiliter les héros Max n’y croit plus comme à son métier. L’accident de Goose le fera peur et il décidera d’arrêter. Ce que son chef ne cautionne pas. Il sait que policier sur les routes est une drogue et qu’il ne peut pas arrêter. Mais c’est la mort de sa femme et de son enfant qui le transformera à jamais. Après les décès de Goose le réal introduit la peur et le rejet de cette peur en faisant un gros plan sur les yeux de Max à l’aide d’une lumière orangée. Même chose pour sa femme sauf que son regard semble vide (une infirmière le compare à un zombie). C’est à ce moment-là que Max va devenir Mad. Il n’est plus flic mais vengeur. Il se vengera à l’aide de la nouvelle voiture banalisé noir customisée V8. Le rôle de policier s’efface peu à peu puisque il n’a plus de limites. Comme le fait qu’il conduise à droite au lieu de la gauche pendant les poursuites). Les lignes blanches pourraient être comparées à la limite légal et morale à ne pas dépasser : le côte gauche symbolisant l’autorité et les règles à respecter, le côté droit représente son contraire.

Même à la fin Max n’est pas satisfait de sa vengeance malgré sa cruauté (la mort de Johnny) puisqu’il s’enfuit avec sa voiture.

En résumé Mad Max est un film de SF et d’action très bien réalisé. Il comporte des poursuites superbes et très prenantes et surtout une comparaison des policiers et motards pas si différents que cela. Les scènes de violence s’appuient sur un montage efficace (on ne montre rien) comme l’accident de Goose et la mort de sa femme et de son enfant (un chaussure et une balle passe devant la caméra) et aussi celles du Knightrider et de Toecutter (le gros plan des yeux).
En dépit de la censure française de l’époque le film remporta le prix spécial du jury d’Avoriaz. Mais il faudra attendre 1983 et un nouveau président pour voir la version intégrale sur les écrans français. Le film reste aujourd’hui interdit aux moins de 16 ans. Et il fût très rentable : 100 000 000 $ de recettes.

Liens

superbeDossier de nephaste88 sur MAD MAX (merci soundwave)

Sources

Citation Films des Années 70 aux Ed. Tashen




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