Le dernier film D'Edward Zwick (BLOOD DIAMOND, no comment) peut se targuer d'être un attrape nigaud par son approche. Avec un sujet en or sur la résistance d'un groupe face à l'oppresseur nazie pendant la seconde guerre mondiale, on pouvait espérer un film intense, poignant, dur mais critique aussi.
Résumé piqué sur allociné
Inspiré du roman de Nechama Tec, le cinéaste E. Zwick en sera également le co-scénariste avec Clayton Frohman (UNDER FIRE, pas encore vu). Avec un début relativement intéressant mettant en place le contexte via une image prise sur le vif d'Hitler puis l'avancée de l'armée allemande suivi par le massacre des habitants d'un village et de juifs, le cinéaste passe dans cette séquence du film d'archive au film de reconstitution grâce au passage d'une pellicule noire et blanche tachée et usée vers un film en couleur avec ce plan d'un soldat allemand filmant ce massacre en Biélorussie.
Une fois la couleur arrivée avec sa photo « light » le film commence en s'attachant aux rapports des 4 frères entre eux. Ils finissent par se retrouver en forêt; puis plus tard ils sont rejoints plusieurs groupes ayant échappés aux rafles ou au ghetto. Le problème c'est que la mise en scène d'E. Zwick ne parvient pas à impliquer le spectateur; il y a toujours un sentiment de distance dans le film malgré la bonne volonté des comédiens Daniel Craig et de l'excellent Liev Schreiber. Une distance appuyée par le fait que les comédiens principaux ont un accent prononcé (comme Cack Beckinsale dans VAN HELSING) et que certains protagonistes surtout avec les soviétiques passent du russe à l'anglais d'un claquement de doigt, ce qui est du plus mauvais effet et rappelle les dvd italiens de seven 7. Une scène qui a de la gueule est celle ou Daniel Craig se venge du responsable de la mort de ses parents. Cette vengeance est d'autant plus horrible que le milicien (chef de la police locale) est assassinée avec ses fils et que sa femme supplie de l'achever.
Le film manque cruellement d'ampleur. On n'arrive pas à s'inquiéter pour ce groupe poursuivi par la milice, l'armé allemande.
Pourtant E. Zwick, si il ne montre pas suffisamment le fait que ce groupe risque de se faire capturer, déporter, arrive à décrire la vie quotidienne et ses conditions précaires surtout au moment de l'hiver et le fait que chaque personne a une tâche à accomplir. Ainsi certaines scènes de la « communauté » nom que proposera l'intellectuel, ce qui la rend plus sympathique par rapport au nom « Ostriad Bielski »; montrent une confrontation entre les soldats (qui veulent une ration-double), les chefs et les cuisiniers. . D. Craig n'hésitant pas pour à abattre froidement un des soldats pour s'opposer et en finir avec cette situation.
L'occasion de rappeler le principe d'égalité dans la communauté via un exécution (glup) et que les privilèges n'ont pas lieu ici.
E. Zwick n'hésite pas tel un démago à nous rappeler que les frères Bielski ont pillé ou volés aux fermiers vivants près de la forêt.
Cette approche démago dans certains dialogues (l'intellectuel et l'enseignant, l'officier soviétique et les frères Bielski) font vraiment lourdes. J'ai l'impression que le cinéaste semble appuyer son propos sur des sujets (antisémitisme, pesonnages politiques, le fait de prendre des denrées aux fermiers) en le faisant maladroitement comme si ils disaient au spectateur « hé fais gaffe à ce qu'ils disent ». C'est un cours d'histoire ou un documentaire. Peut-être aurait-il fallu au spectateur la possibilité de réfléchir seul à cela. Au lieu de ça il nous apporte la réponse sur un plateau.
Maladroit du côté de l'humour malvenue qui si il peut s'avérer judicieux dans d'autres films historiques semble ici être issu d'un mauvais buddy movie.
Le style aussi semble peu judicieux pour une scène ou les 2 frères avec 2 soldats attaquent un poste radio pour se ravitailler en médicament. Imaginez filmé avec des ralentis hideux baveux façon T. Scott mais cette fois sans point de vue. J'avoue que je n'ai pas compris pourquoi le réal avait opté pour ce style dans cette scène. Comme l'opposition du mariage et d'une attaque surprise; une scène qui est bien inutile vu son découpage.
Tout sauf épique même si par moment on sent que le réal veut faire de D. Craig un héros harraguant la foule façon William Wallace ou le sauvetage du ghetto (tout sauf du suspense) ou Theoden dans LE RETOUR DU ROI (toute proportions gardées).
Le rapport entre les 2 frères n'est pas vraiment développé et quand ils reviennent ensemble, on y croit à moitié. Dommage car l'histoire et la comparaison avec l'exode dans la Bible ( Graig se faisant comparer à Moise) était intéressante (beau plan de la traversée du lac).
En résumé LES INSURGES est un film sans émotion, qui se révèle intéressant pour les scènes de gunfights, l'attaque dans les bois avec les Mecherzmitts qui arrivent à captiver et le générique mais sans drame ou enjeu. Je n'ai pas réussi à m'inquiéter pour les personnages hormis ces scènes d'attaques mais j'avoue que par moment j'avais au pire envie de dormir ou de rire (voir le changement d'humeur de D. Craig) avant de traverser la rivière.
Je voulais voir un film épique, j'ai eu un faux docu-fiction hollywoodien light (pas d'effusion de sang).C'est maladroit (bon sang ces violons John Williams-like). Bon je l'avoue je voulais le voir aussi pour Jamie Bell.
Ce film n'est pas noir, ni gris. D'un côté les gentils, de l'autre les méchants. N'y avait-il aucun personnage ambigu, des trahisons ?
Je m'en vais remater BLACK BOOK, LE PIANISTE, LA CHUTE, L'ARMEE DES OMBRES, LA LISTE DE SHINDLER.