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16 juin 2008 1 16 /06 /juin /2008 21:11


1987, Sort sur les écrans l’un des meilleurs buddy movies. Réalisé par Richard Donner ce film fonctionne sur une alchimie parfaite avec les 2 acteurs Mel Gibson et Danny Glover. Un polar agrémenté d’action, d’humour noir : indémodable.

 

Résumé

Roger Murtaugh (Danny Glover), policier de la brigade criminelle vient d’avoir 50 ans. Père de famille et mari heureux il profite un maximum de sa vie de famille pénard. L’exact opposé de Martin Riggs policier de la brigade des stups (Mel Gibson) qui a perdu sa femme. Suicidaire, incontrôlable l’homme est un véritable danger pour son entourage professionnel. Personne ne veut bosser avec lui.

Les 2 hommes sont obligés de faire équipe pour une enquête sur le mort d’une jeune femme qui se révèle être la fille d’un des anciens pote du Vietnam de Roger.

 

 

AU COMMENCEMENT 

 

Avec un scénar de Shane Black (le parrain des buddy movies US, des répliques et des vannes géniales) l’histoire s’appuie sur la rencontre entre 2 extrêmes (base de tout buddy movie). De plus il ajoute un excellent élément : le passif du Vietnam.

 Mais vendre un scénar dans la jungle d’Hollywood n’a rien de facile. On peut tout  perdre ou presque comme l’insinue Roger Avary pour TRUE ROMANCE.

Bref, diplômé de l’UCLA S. Black écrivit ce scénar en 1985. Son agent le présenta au célèbre producteur Joel Silver. Les 2 hommes se connaissaient pour avoir travailler ensemble sur PREDATOR ou le scénariste y interprète un rôle (non pas moi !). Bref ce script emballa le producteur qui décida de le produire avec l’aide de la Warner. Nous sommes au début de l’année 1986 plusieurs de réal se présentent : le plus motivé sera Richard Donner qui déjà connu de la Major était une valeur sûre de part son expérience. Joel Silver n’était pas un bleu en buddy movie puisqu’il produisit au début des 80’s l’hilarant 48 HEURES.

Les 3 hommes développent l’histoire et commencent à démarcher l’équipe technique et le casting. A noter que le réal est aussi producteur du film.

 

LE CASTING

 

Pour les 2 rôles principaux ce sont Mel Gibson et Danny Glover qui sont pressentis. Excellents acteurs, les 2 comédiens sont peu connus à l’époque. D. Glover acteur de théâtre confirmé s’est fait connaître sur le grand écran grâce à ses prestations sur LA COULEUR POURPRE (pas vu) et dans le magnifique WITNESS. De son côté l’américano-australien Mel Gibson a fait son chemin depuis son pays d’adoption l’Australie grâce à ses perfs d’anti héros dans la trilogie MAD MAX (pas vu le 3). Mais les 2 acteurs ne sont pas encore des vedettes. Motivés par le script les 2 acteurs signeront au printemps 86. S’en suivra une préparation et un entraînement physique de 2 mois à LA.

Pendant ce temps les autres comédiens sont sélectionnés : Darlene Love (Trish Murtaugh) connu pour sa voix et ses perfs dans les comédies musicales de Broadway, Traci Wolfe (Ryan Murtaugh) mannequin qui fit ses débuts dans le COSBY SHOW ; Damon Hines (Nick Murtaugh) et Ebonie Smith (Carrie Murtaugh) sont les 2 autres enfants de Roger.

Enfin il y a Steve Kahan (capitaine Murphy) qui joua dans beaucoup de films de Richard Donner. Hasard ? non ils sont cousins. Puis sans oublier Mary Ellen Trainor (la psy Stephanie Woods) connu aussi pour ses presta dans les films de R. Zemeckis et puis souvenez-vous de son rôle dans DIE HARD.

Pour le plaisir notons aussi le rôle de Lycia Naff (Dixie). C’est elle qui interprète la femme à 3 seins dans l’indémodable TOTAL RECALL.

 

 

Passons aux méchants avec du lourd. Outre Mitchell Ryan (le Général Mc Allister), nous avons Ed O’ Ross (le dealer Mendez) dans un petit rôle mais qui présente bien les méchants. L’acteur est un habitué des prods de Walter Hill puisqu’il y incarnait entre autres le redoutable Viktor Rosta dans DOUBLE DETENTE. Puis il y aussi un Al Leong (Endo) le silencieux qui joue ici un expert dans la torture. Sa filmographie est impressionnante mais c’est tjs un plaisir de le voir dans ces films (bons ou moins bons). Notons aussi la presta de Tom Hatkins (Micheal hunsaker) présent en flic dans NEW YORK 1997, en père autoritaire dans CREEPSHOW…

Et le meilleur pour la fin avec ce taré de Gary Busey (l’un de ses meilleurs rôles, même dans DROP ZONE il est excellent). Motivé, l’acteur saisit l’opportunité d’interpréter un rôle de méchant. Il y interprète un sadique et psychopathe inoubliable.

 

 

L'EQUIPE TECHNIQUE

 

 

Avec un budget de 15 millions $, R. Donner et J. Silver démarcheront les meilleurs techniciens. Tout d’abord il s’agit de donné une couleur et un look au film.

« Ce que j’aimais, c’était l’opportunité de faire un film d’action ancré dans la réalité. Je ne supporte pas la violence gratuite alors nous avons mis en avant la trame de l’histoire sur les relations qui faisaient des étincelles à mesure que Mel et Danny travaillaient ensemble. La violence n’a rien de marrant alors que l’action oui » explique le réal.

 

Le 1er techniciens contactés furent le Production Designer Michael Riva (LA COULEUR POURPRE, LES GOONIES) et le directeur de la photographie Stephen Goldblatt (THE COTTON CLUB).

« Dick Donner est un réal étonnant. Nous avons toujours voulu suggérer la violence plutôt que de la montrer ce qui donne un résultat bien plus efficace. Nous voulions aussi que notre cameraman montre LA telle qu’elle est et non pas comme un documentaire touristique. » affirme M. Riva.

Cette collaboration permettra de donner une touche qui semble réelle (je n’ai jamais été à LA) mais qui par sa démarche pourrait être comparé à celle de TO LIVE AND DIE IN LA.

 

Puis M. Riva et la chef costumière Mary Malin effectueront des recherches sur la CIA, les policiers et les mercenaires ; visitant plusieurs magasins de surplus militaires mais aussi en interrogeant des hommes qui ont formé des « soldiers of fortunes ». Ces 2 personnes mettront aussi leur savoirs pour différencier le mode de vie des 2 policiers. Leur seul point commun c’est le Vietnam.

Autre souci du détail les costumes des mercenaires du Général Mc Allister. R. Donner souhaitait les voir dans des costars et non pas avec un uniforme ou un camouflage. Il voulait leur donner à chacun une touche personnalisée. Ce qui leur donne malgré leur actions une grande classe.

 

Puis R. Donner et J. Silver firent appel à des cascadeurs, armuriers et responsables FX.

Micheal Papac déjà armurier sur le génial PREDATOR mis tout son savoir faire pour concrétiser la vision du réal et du Production Designer : différencier les 2 policiers tout en donnant un côté authentique de leurs armes : un berreta et un smith 4 pouces ; sans oublier le fusil sniper et les armes automatiques.

 

 

Le coordinateur des cascades Bobby Pass supervisa tout l’entraînement de Mel Gibson et Danny Glover : conditionnement physique, poids, maniements des armes. Mais pour donner l’authenticité que souhaitait le réal les 2 acteurs collaborèrent avec des officiers de LAPD. Même pendant le tournage des consultants de la police seront présents.

 

Enfin le poste de responsable des FX revint à Chuck Gaspar (LE MAITRE DE GUERRE, SOS FANTOMES). Un boulot impressionnant sur les explosions, impacts de balles et crash. Le dernier ou la voiture du Général Mc Allister percute un bus le prouve.

Petite parenthèse pour parler du combat final entre Joshua et Riggs. Willie Simmons, assistant réal passionné d’arts martieux demanda à des experts de venir sur la production afin de faire une démonstration au réal et lui donner une idée.

3 experts vinrent sur le plateau : Cedric Adams (Capoera) ; Dennis Newsome (Jailhouse Rock, combat de rues développés par les esclaves aux US) ; Rorion Gracie (une forme de Jiu-jitsu développé par la famille Gracie au Brésil). Avec B. Pass ils mettront en place une chorégraphie. Pour plus de sécurité et pour voir son efficacité cette dernière sera testée avec les cascadeurs Mic Rogert et Shane Dixon.

Il faudra 4 nuits pour filmer cette séquence avec les acteurs. La raison : la nécessité d’avoir beaucoup de plans.

 

A mentionner aussi la collaboration entre Eric Clapton et Micheal Kamen qui elle aussi fait des étincelles. Le film se situant pendant la période de Noël, M. Kamen ajoutera des clochettes qu’on entend juste après la mort d’Amanda Hunsaker. Il utilisera ce même procédé pour l’arrivée de John Mc Clane dans l’aéroport de LA dans DIE HARD. De même à certains moments j’ai eu l’impression que son score avait des ressemblances avec le film de McTiernan. Mais globalement la musique est très efficace : les accords de guitare d’E. Clapton faisant preuve d’ironie, de tristesse et le suspense propre à M. Kamen. Bref pour être clair le travail de l’un ne prenant pas le pas sur l’autre.

 

2 FLICS.  GLOVER A UNE ARME, GIBSON EST UNE ARME.

 

Le film débute avec une musique tout ce qu’il y a de plus joyeux « Jingle Bells ». Le plan filmé depuis un hélicoptère nous montrant un LA de nuit jusqu'à ce qu’elle stoppe sur Amanda Hunsaker dans appartement. Et là on est de suite dans l’ambiance noire du film grâce à la musique suggestive de M. Kamen.

 

La fameuse tagline correspond parfaitement aux 2 personnalités de Riggs et Murtaugh. Comme tout buddy movie on voit bien sûr les différences caractérisées ici non pas par la couleur de peau ou le milieu social mais par le comportement. L’affiche aussi montrant bien comment bossent les 2 policiers.

 

HOME SWEET HOME

 

Roger Murtaugh 50 ans est tout ce qu’il y a de pus respectable et de respecté. Bon père de famille, mari aimant ; il vit dans une maison, porte des costards cravates, a les cheveux courts et une petite moustache (ce qu’il reste de sa barbe), a un range pistolet, une ford et un chat

Il commence sa journée par une scéance de tir (l’occasion de se faire la main et de se prouver qu’il tient encore la forme). Il a une vie bien réglée.

 

 

Martin Riggs est l’inverse. Vivant dans un mobil-home au bord de la mer. C’est un désordre. Sa première apparition est dans son lit la clope au bec et tout nu. Il commence par prendre une bière et aller pisser. Cheveux longs, t-shirt, jean et santiags, le flingue est rangé dans son pantalon, il a une vie faîte de hauts et de bas avec un instinct suicidaire : la mort ne lui fait pas peur. A tel point qu’il devient imprévisible et dangereux surtout pour ses collègues. Marqué par la mort de sa femme dont il n’a pas fait le deuil il tente tant bien que mal de ne pas se tirer une balle dans la tête. Sa seul compagnie c’est son chien Sam.

Et c’est vrai qu’on le voit quand il tente de se suicider avec son revolver dans son mobil-home (scène poignante bourrée de tension) ou quand Roger après le saut de l’immeuble lui propose son pistolet (the suspense).

De même la scène ou il flingue un tireur est très intéressante. Il arrive et lui vide son chargeur. Ce à quoi un collègue lui répondra : « Vous êtes complètement fêlé mon vieux mais efficace ! » Et puis la fameuse scène avec les dealers ou Riggs est pris en otage. Il demande de tirer à ses collègues et que son assaillant le tue (bon sang le regard de M. Gibson).

Mais d’un autre côté Riggs possède des qualités physiques (arts martiaux) et techniques (tireur d’élite). Il y a une scène touchante ou il dit à Roger « c’est la seule chose que j’ai jamais su faire. » Ce qu’on voit aussi dans la scène de tir. « Bonne journée quand même. »

 

Mais Roger a du mal à faire confiance à Martin sauf pour le sauvetage de Ryan : « Tu es vraiment fou ou tu es aussi bon que tu le prétends. » Il lui répond : « Il va falloir que tu me fasses confiance. »

 

Mais néanmoins les policiers finiront par s’apprécier mutuellement à la fin quand Roger proposera à Martin de venir manger la dinde. En fait les 2 trouveront chez l’autre ce qu’ils n’ont pas : Roger à la fin ne devenant plus un flic mais qui se venge pour sauver sa fille. Une trademark du perso qui reviendra dans les 3 autres films c’est quand avant de tirer il tourne sa tête : signe que là il vise et vise bien.

De son côté Martin trouvera la paix et la sérénité avec Roger et sa famille. Il finira par avoir une famille d’adoption et ne sera plus seul.

 

 

Puis le film baigne dans cette ambiance noire (la personnalité de Riggs) et ses scènes d’actions efficaces. L’évasion du QG du général avec son lot de bravoures : Riggs flinguant les mercenaires sans pitié. J’ai un petit faible pour la scène ou il poursuit Joshua à pied : un duel d’armes automatiques commençant sur Hollywood Boulevard et se terminant sur l’autoroute.

Mais le combat mano à mano « pour le titre » vaut son pesant d’or aussi.

Sans compter aussi un excellent montage rappelant les films de S. Peckinpah quand Riggs se fait shooté par Joshua et qu'il est projeté contre une vitre d'un magasin.

 

 

LE DIRECTOR'S CUT

Cette version présente davantage les 2 persos principaux (surtout Riggs montrant sa solitude et son attitude). Dommage que la présentation du perso initialement prévue soit coupée (scène du bar) mais on voit quelques images dans la BA.

 

 

 

LES REPLIQUES (VF)

 

-         « Oh merci ! J'suis morte vous savez c'que c'est ! »

-         « Oui bien sûr ! La pipe ça essouffle haha ! »

 

 

-         « Et toi tu te sers de quoi ? »

-         « Un Smith 4 pouces. » 

-         « Un six coups hein ? »

-         « humhum. »

-         « C'est l'arme préférée des grands-pères ça ! »

 

-         « Tu sais comme moi pourquoi j'ai été transféré : Ou on me croit suicidaire et j'suis baisé parce que personne ne veut travailler avec moi, ou on croit que je fais le dingue pour avoir la pension d'invalidité et j'suis baisé parce que personne ne veut bosser avec moi. De toute façon je suis baisé. »

-         « Tu sais quoi ? »

-         « Quoi ?! »

-         « J'veux pas bosser avec toi. »

-         « Te force pas ! »

-         « Si j'avais le choix mon vieux... On dirait qu'on est baisés tous les deux. »

-         « Oh formidable ! »

-         « La vérité c'est que Dieu me déteste. »

-         « Hé ben fais comme moi, rends lui la monnaie. »

 

-         « Tu veux que je prenne le volant ? »

-         « Non. Tu as la réputation d'être suicidaire rappelle toi. »

-         « Le simple fait de conduire à Los Angeles est suicidaire ! »

 

-         « Oups. »

-         « T'as déjà rencontré des gens que tu n'as pas tué ? »

-         « Ben j't'ai pas encore tué qu'je sache. »

-         « Ouais, mais j'te demande pas de faveur spéciale ! »

-         « T'inquiètes pas. »

 - " Hey c'est dramatiquement mince ! "

- " Ouais c'est très mince. "

- " Oh et puis après, mince c'est mon deuxième prénom. "

- " Ouais pas surprenant avec la bouffe de ta femme. "

 

-         « 5 plus haut et t’avais plus de tête !

-         « 5 cm plus bas et je terminais ma carrière comme castra ! »

 

- " Plutôt mince..."

- "Anorexique ! "

 

 

 

20 ans après sa sortie L’ARME FATALE conserve toujours un pêche d’enfer. Il permettra à Shane Black de se faire connaître et de faire ses débuts à Hollywood avec ses persos de looser qui remontent la pente. C’est aussi une métaphore sur le traumatisme du Vietnam : Martin et Roger ont exorcisé les démons et vont pouvoir aller de l’avant. Sans hésitation il est sur le podium des buddy movies et peut-être de celui de la décennie 80’s.

Richard Donner signe ici l'un de ses meilleurs films qui fera des émules dans les buddy movies fin 80's début 90's. Sans oublier le parodique L'ALARME FATALE.

Pas étonnant qu’E. Wright et S. Pegg lui aient rendu hommage dans HOT FUZZ (même musique que la BA reprise pour le trailer mais aussi pendant la scène ou il découvre les armes chez le fermier). Mais aussi le combat final sous la pluie et ou le méchant revient pour une dernière fois.

De plus on pourrait rajouter la connot homosexuelle (Riggs torse nu à la fin et Roger en marcel comme Mc Clane). Mais là je m'égare. lol

 

A noter que 2 répliques reviendront souvent dans la tétralogie : "j'ai passé l'âge de ses conneries" prononcées 3 fois par Roger dans ce film ou "je suis trop vieux pour ses conneries."

Et puis quand Riggs surnomme Roger "Cochise"; ce qu'il refera dans la scène d'explosion des wc dans le 2.

 

NB le film est dédié au cascadeur Dar Robinson (c'est lui qui saute avec Mic Roger de l'immeuble) mais on le voit aussi quand Riggs tire sur un blond après son évasion croyant que c'est Joshua.

Sorry pas une critique développée et la mise en page (hum hum) mais je l'avoue j'adore ce film.

 

 

Liens

Dossier de ohm sur le policier US

 

http://www.dvdrama.com/blog/ohm%20theater/6174/

 

 Dossier de Meea sur Mic Rogers

http://www.dvdrama.com/blog/MEEEA/5577/


Trailer

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