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10 décembre 2017 7 10 /12 /décembre /2017 12:48

 

Reprenons. Il y a trois ans, j’avais commencé à parler d’une sélection de films de Noël. Il n’est jamais trop tard pour s’y remettre. Le premier film était RARE EXPORTS, le second sera donc 3615 CODE PERE NOEL et le troisième sera … surprise. ;-)
 

Résumé

Un jeune garçon se retrouve nez à nez avec un psychopathe déguisé en père-noël. Quand le monde de l'enfance rencontre celui de l'horreur...

 

Vous l’aurez compris à la lecture du résumé que la magie de Noel va se transformer en cauchemar.

Je vais vous parler un petit peu  de ma découverte de ce film tout en profitant pour surfer sur l’actualité comme l’opportuniste que je suis.

Désireux de connaitre des films inédits et français, j’avais entendu parler de 3615 Code Père Noel via les réseaux sociaux il y a six ans. A l’époque et peu après, je me disais que le film aurait pu être programmé via des séances spéciales comme Panic Cinéma. Il y avait même eu Baxter qui avait été diffusé. Le film de René Manzor était disponible en VHS en France mais n’était jamais sorti en dvd / Blu-ray. Pour nos voisins européens, un dvd espagnol et italien sont sortis il y a quelques années respectivement sous le titre « Game Over se acabó el juego » et « Un Minuto a Mezanotte ». Mais ces éditions n’étaient pas top au niveau image et son si l’on en croit les commentaires sur des sites de vente. Il est drôle de voir que les titres du film différent selon les pays : pour le Pérou « Las Fantasías Del Pequeño Rambo », « Film De Jogo » au Brésil, « Game Over » ou « Dial Code Santa Claus » dans le monde. A confirmer mais une affiche avec le titre « 36-15 Hide and Freak » est sortie mais je me demande pour quel pays d’autant que le film fût distribué par la Cannon. Pour le marché allemand, le film s’intitule « Deadly Games Stille Nacht / Tödliche Nacht ». Pour ce pays le blu-ray vient de sortir et on ne peut que se réjouir que la France sorte aussi un combo DVD / blu-ray rendant enfin justice au film et donnant une très belle édition qui sortira juste avant Noêl chez l’éditeur Le Chat qui fume.

Lorsque j’ai découvert le film je ne m’attendais pas à un film aussi travaillé sur l’image et le son qui par moment m’a rappelé l’esthétique de l’époque avec la musique pop et rock présente, l’usage du ralenti et de la fumée. Ce qui pouvait détonner dans le cinéma français de cette fin des années 80. Ce parti pris esthétique réussi n’est pas sans rappeler celui de Tony Scott sur Les Prédateurs. On avait aussi dans 3615 Code Père Noël une lumière bleutée par moment et de plans en clair-obscur. Finissons pour les comparaisons car le film de René Manzor n’a pas à rougir de ses homologues anglo-saxons et le film pourra se raconter de manière visuelle. René Manzor a construit patiemment sa carrière en commençant à faire des courts-métrages d’animation. Se faisant connaître, une productrice de Gaumont lui demandera de réaliser un court métrage tourné en prises de vues réelles qui serait proposé avec le film « Fanny et Alexandra » pour rallonger la séance. Le réalisateur s’exécutera et sortira « Le suicide de Frank Einstein ». Cette expérience sera une réussite.

« En travaillant sur le plateau je me suis rendu compte des points communs qui existaient entre le cinéma et le dessin animé. Il y avait un scénario, un découpage à préparer avant le tournage, des cadrages, des mouvements d’appareil. Et l’on pouvait modifier la réalité tout autant que l’Animation. L’avantage était qu’on pouvait le faire en direct. »

Peu après René Manzor écrivit un scénario pour son futur film. Ce qui lui permettrait de passer au long-métrage. Devant convaincre les décideurs, il choisit de faire promo reel d’animation de 10 minutes pour vendre le film et montrait de quoi il était capable. Il faudra attendre six ans avant que le film ne trouve un producteur. Ce sera Alain Delon et sa société de production qui produiront le film « Le Passage ». Gros succès au box-office français et carton aussi pour la chanson du film « On se retrouvera » interprété par le frère de René Manzor: Francis Lalanne
Il faudra attendre trois ans pour voir le prochain film. Trois années ou le réalisateur travaillera pour la société Eurocitel à monter des bandes annonces.

 

 

« C’était une très bonne école, les bandes annonces. Quand on cherche désespérément des plans permettant de vendre un film, ça encourage à en tourner quand on a de la chance, plus tard de réaliser. Et cela a sans doute été pour beaucoup dans le bon en avant technique que j’ai fait entre mes deux premiers films. Je ne tournais pas, mais au moins je maniais des images. » précise le réalisateur. »

La patience finira par payer. Le film trouvant un financement mais le tournage allait être différent du film précédent :

« Avec Francis, on avait une société de production qui avait coproduit Le Passage. On s’est servi du fonds de soutien conséquent qu’avait généré le succès du film pour le produire. Mais il fallait faire un film pas cher, faisant peu ou pas appel à des déplacements, à très peu de tournage de nuit, voir un huit clos. Mon goût pour le fantastique et pour le monde de l’enfance m’a amené à situer l’action durant la nuit de Noël. Je suis parti d’une situation simple : un quiproquo dramatique. Une mère qui dit à son fils pour éviter qu’il ne veille : « il ne faut pas chercher à voir le Père Noël, sinon il se transforme en ogre. » Les conséquences de ce pieux mensonge vont être terribles car, tout au long du film, l’enfant est persuadé que tout ce qui lui arrive est de sa faute. Le scénario, lui, est construit sous le principe de la complication. La situation de départ, simple, se complique de plus en plus. Pour s’en sortir, les deux duellistes doivent faire évoluer l’histoire. Et plus elle évolue, plus j’interviens en tant qu’auteur pour leur mettre des bâtons dans les roues. Un jeu du chat et de la souris s’établit entre mes personnages et moi. Plus les héros essaient de se sortir de la situation dans laquelle je les ai plongés, plus ils s’y enfoncent comme dans des sables mouvant. »

Pour ce film, René Manzor fera appel à nouveau à son fils pour l’un des rôles du film (Alain Musy) qui avait joué dans Le Passage ainsi que Francis et Jean-Félix Lalane, respectivement pour la production et la musique. Une affaire de famille. Le tournage aura lieu en grande partie en studio pour des raisons pratiques. Mais il y aura des extérieurs tournés à Paris, au château d’Us. Ce qui frappe c’est le gigantisme des décors et leu soin particulier. Ainsi, on reconnaît chaque pièce, qui est filmée à hauteur d’enfant. D’ailleurs le château passera du terrain de jeu géant à un jeu de massacre.

« Les scènes d’extérieur jour ont été tournées au château d’Us. Les scènes d’intérieur et d’extérieur nuit dans les hangars d’Arpajon qui n’étaient pas encore de vrais studios. C’était en bord de voie de chemin de fer et il fallait qu’on s’arrête de tourner dès qu’un train passait. Mais l’aspect plastique du film est essentiellement dû à deux artistes : Eric Moulard, chef décorateur qui avait débuté sur les décors de Notre Dame de Paris de Jean Delannoy et Pal Guylay, le magicien de la lumière avec qui j’ai fait tous mes longs par la suite. Le budget n’était pas très important par rapport à l’ambition du projet, il a donc fallu ruser. Tous nos décors étaient transformables : la salle à manger pouvait être transformée en chambre, la buanderie en garage, etc. Mais c’était le même bois qu’on réutilisait. Lorsqu’on terminait de tourner une scène en studio, le temps que le décor soit transformé, on partait filmer une scène en extérieur. Contrairement à ce que l’on croit, tourner en studio ne coûte pas forcément plus cher. Cela peut même être une source d’économie dans la mesure où l’on ne déplace plus et qu’on ne tourne plus de nuit. A condition, bien entendu, que le metteur en scène n’arrive pas sur le plateau en se demandant ce qu’il va faire. Mon film était entièrement préparé et storyboardé. Le storyboard – déformation professionnelle chez moi héritée du dessin animé – est un formidable outil sur le tournage. Ce n’est pas une bible à appliquer à la lettre. C’est une autoroute dont on peut se servir à tout moment si une meilleure idée se présente. »

René Manzor demandera à son équipe de construire une maquette du château pour le plan qui survole ce dernier. Dans la réalité, il aurait difficile de faire ce genre de plan à l’époque. Ce plan d’ailleurs rajoute un côté artisanal bienvenue et montre la grandeur du château même si je trouve la maquette un peu visible.

« Il vaut mieux parfois construire une maquette plutôt que d’avoir à éclairer un château de nuit. Je parle d’une époque où le numérique n’existait pas. On tournait en 35 mm et, pour éclairer un château, il fallait l’attaquer avec une batterie de grosses sources, des 20 kilos, des arcs… Avec les caméras d’aujourd’hui, vous allumez votre briquet et votre lumière est faite [rires]. Donc on a construit une maquette du château d’Us au 1/30e qui mesurait un mètre quatre-vingts de haut  pour trois de large. La neige sur les toits était du sel et celle qui tombait des pelures de polystyrène. Et ce plan d’hélicoptère au-dessus du château a été filmé avec la SuperTechnocrane (grue télescopique) qui nous a permis de survoler les toits de la maquette. »

 

 

Pour les acteurs, René Manzor demandera à Brigitte Fossey de jouer la mère, Louis Ducreux le grand-père, François-Eric Gendron l’associé de Julie et Patrick Floersheim pour le rôle du Père Noël. Pour ce dernier, le réalisateur aura vu juste puisque le comédien plus connu pour son travail dans le doublage aura un rôle de psychopathe suscitant autant l’empathie que le dégoût.

« Patrick Florsheim est une star du doublage.[…] On s’est rencontré lors de l’enregistrement de la version anglaise du Passage. Etant parfaitement bilingue, Patrick était la voix anglais d’Alain Delon. En travaillant avec lui sur le doublage, j’ai été exposé à l’étendue de sa palette de comédien. On oublie souvent à quel point les acteurs qui prêtent leur voix aux vedettes américaines sont des pointures. Très vite, j’ai eu envie d’utiliser chez Patrick, non pas sa voix, mais son physique. De mettre en évidence son talent de comédien privé de ce qu’il utilisait le plus : sa voix. Un rôle pratiquement muet où il n’existerait que par sa présence. La première demi-heure de 36.15 est dialoguée, car on doit mettre en place l’intrigue, mais à partir du moment où le Père Noël pénètre  dans la maison, le film tourne au survival. On retourne même à l’essence du cinéma muet, la puissance évocatrice des images. »

 

 

3615 Code Père Noël s’attache à montrer le puissant imaginaire d’un enfant qui croit en son monde et croit dans celui des adultes. Thomas est un enfant intelligent mais qui reste un enfant. C’est d’ailleurs la première intrusion du Père Noël dans la maison et ce qu’il fait au pauvre chien qui va surprendre et traumatisé Thomas. Ce dernier, va d’abord se cacher et protéger son grand-père mais pour ensuite contre attaquer en semant des pièges mais aussi en construisant des armes à partir de jouets. Il est intéressant de voir que le début du film ou l’on voit Thomas dormir dans un cockpit avec JR le chien, puis jouait à la guerre après va être vrai après l’intrusion du père Noël. Il reprendra son costume de guerrier pour le final. C’est assez marrant de voir que lorsque Thomas prépare son costume au début du film, toute l’iconisation des gros bras de l’époque se retrouve. C’est un passage presque parodique qui n’est pas sans rappeler celui ou Schwarzy, Sly et consorts se préparaient au combat (musique rock puissante, gros plans sur les armes et le corps). Thomas croit en lui et va passer du petit garçon en pyjamas au guerrier badass. A controrio, cette confiance en soi sera mise à rude épreuve par le Père Noël d’abord perdu dans le château mais qui prendra le dessus par moment. Oui, on est presque dans un match de boxe. L’usage de la technologie sera à la fois une bénédiction mais une malédiction pour Thomas. Tout d’abord, c’est via le minitel que les deux personnages principaux se rencontrent alors que Thomas croit parler au Père Noël en toute sécurité. Puis, il y a les multiples caméras de surveillance probablement installées par Thomas qui lui seront d’une grande aide au début surtout quand il les fera fonctionner avec son « brassard-vidéo » (version miniature des centres de surveillance). Il y aura aussi une utilisation du fax et du téléphone aussi ainsi qu’un marqueur comme un GPS. Le minitel rappellera des souvenirs à certains et certaines mais le film pourrait même faire l’objet d’une nouvelle version incluant les technologies les plus récentes comme le smartphone et les sites de rencontre par exemple.

Le film terminé, 3615 Code Père Noêl ne connaitra pas le succès public et critique du Passage. D’autant que la BA citera le dernier film de René Manzor avec le même acteur doubleur qui fera la narration : Marc de Georgi.

« Hélas, la sortie de 36.15 était plus une sortie technique, ce qui était courant à l’époque : le distributeur faisait les frais d’une affiche, sortait le film une semaine dans quelques salles à Paris et obtenait ainsi le label « cinéma » qui lui permettrait de le vendre plus cher à la télévision. Mais, lors du marché du film à Cannes en 1989, il a fait trois fois plus de ventes à l’étranger que Le Passage. Ça a été un succès en vidéo, et il s’est retrouvé en tête des ventes et locations pendant six mois ! Et j’ai eu un gros coup de chance : le film a été choisi pour faire l’ouverture du festival d’Avoriaz 1990. C’est ainsi que je me suis retrouvé à ouvrir la grand-messe du Fantastique, sans distributeur, mais avec, à la clé, une standing-ovation lancée par Roman Polanski, Wes Craven et Ray Bradbury. »

« Lors du Marché du Film à Cannes en mai 1989 où 36.15 était projeté, une productrice américaine m’a approché pour en faire un remake. Un an plus tard, les choses se sont concrétisées et je suis parti aux Etats-Unis afin d’aider à vendre le film. Mais un évènement a contrarié la vente : en novembre 1990, sortait Home Alone [Maman, j’ai raté l’avion]. A Hollywood, personne n’était dupe et quand je rencontrais les dirigeants des studios, ils appelaient le film de Colombus « the screwball version of Père Noël » [la version burlesque de 36.15]. Mais, très bizarrement, c’est ce qui a lancé ma carrière là-bas, car le film-plagiat a rencontré un énorme succès mondial. »

J'ai écrit 3615 code Père Noël en 1987, tourné en 88 et projeté à Cannes en mai 89. Sa sortie a été sans cesse retardée en raison de la frilosité des distributeurs https://www.facebook.com/images/emoji.php/v9/f24/1.5/16/1f641.png:( Il n'a eu droit qu'à une sortie technique en janvier 1990, grâce à Lionel Chouchan et à son Festival international du film fantastique d'Avoriaz dont il a fait l'ouverture. Et ce, pendant que son plagiat (?) hommage (?) parodie (?) "Home Alone" ("Maman j'ai raté l'avion") sorti en novembre 1990 aux Etats-Unis, soit un an et demi après notre projo à Cannes, était un carton planétaire. Cherchez l'erreur... »

 

 

A cause de cette sortie technique, 3615 ne connaitra pas le succès qu’il aurait mérité. Il deviendra un film culte et souffrira de la comparaison avec le comique-cartoonesque Home Alone : cruel. Il faudra attendre plusieurs années pour que le film grâce à la vidéo et je dois dire aussi le piratage sur des versions limites regardables ainsi que la passion d’éditeurs vidéos indépendants pour que le film retrouve un second souffle et soit proposé en blu-ray et aussi ce jour au PIFFF pour une séance culte. Les magnifiques décors (les magnifiques, la BO excellente, l’interprétation excellente d’Alain Musy et du regretté Patrick Florsheim en font un film plus que recommandable et un film de Noël mélangeant le cauchemar et l’imaginaire. La fin est dure aussi et conclue bien la citation du début de Bruno Bettelheim.

 Merci René Manzor pour votre passion. Il me tarde de revoir ce film sur grand écran et pourquoi pas vous saluer. J

 

SourcesExtrait du portrait-carrière de René Manzor paru dans L’ECRAN FANTASTIQUE de février 2015 /  Interview de René Manzor dans l'Ecran Fantastique de janvier 1990 / imdb

Je conseille l'excellent site web de René Manzor. On y trouve les interviews citées ci-dessus ainsi que plein d'informations sur les films du réalisateur et romancier. :-)

 http://www.renemanzor.com

 

Liens Présentation de la ressortie par René Manzor :

https://www.youtube.com/watch?v=zKyxn2PfXig

 

Clip Merry Christmas par Bonnie Tyler (chanson présente dans le générique de fin du film)

https://www.youtube.com/watch?v=aHYB7N-vbWM

 

BA

https://www.youtube.com/watch?v=d53O5Nq1xps

 

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2 décembre 2017 6 02 /12 /décembre /2017 18:16

 

Sortie en 2011, ce film bourré de qualités et impressionnant est née de l’imaginaire de Zach Snyder. Il a défini l’histoire et co-écrit le scénario. Ce qui en fait un film personnel mais qui s’intègre aussi dans sa filmographie faite de nouvelles versions, adaptations de roman, de comics…

C’est en compagnie de Shin et Pacboy : les plus grand fans de Zach Snyder et de l’univers DC au monde, que j’ai découvert Sucker Punch version cinéma. Une version réussie mais qui après découverte de la version longue change sensiblement l’appréciation de cette version : un peu comme Aliens de James Cameron. Sans renier, la version cinéma, Zach Snyder et son équipe se sont attachés à décrire un peu plus le second monde et un peu du troisième. Notons enfin que la fin et l’apparition du « High Roller » prend une plus grande importance mais je n’en dirais pas trop pour vous garder la surprise. J

Alors, installez-vous confortablement pour le show concoté par Zach Snyder et son équipe et écoutez la BO film en fond si vous voulez. J

 

Résumé pris sur wikipédia :

« Une jeune fille n'a que les rêves pour échapper à sa vie cauchemardesque. Délivrée des limites de l'espace et du temps, elle est libre d'aller là où l'entraîne son imagination, et ses aventures incroyables brouillent la frontière entre réalité et imaginaire. Internée contre son gré, Babydoll (Emily Browning) n'a toutefois pas perdu la volonté de vivre. Déterminée à se battre pour retrouver sa liberté, elle pousse quatre autres jeunes filles - Sweet Pea (Abbie Cornish), sa sœur Rocket (Jena Malone), Blondie (Vanessa Hudgens) et Amber (Jamie Chung) - à se regrouper pour tenter d'échapper à leur destin terrifiant, à la merci de leurs geôliers. Avec l'aide d'un mystérieux guide (Scott Glenn), les filles engagent une bataille dans un univers fantastique peuplé de samouraïs, de dragons, de soldats allemands de la Première Guerre mondiale et de robots, avec un impressionnant arsenal virtuel à leur disposition. Ensemble, elles doivent décider de ce qu'elles sont prêtes à sacrifier pour rester en vie. Leur incroyable voyage - s'il réussit- les conduira à la liberté… »

 

Sweet Dreams (Are Made Of This)

Revenons un peu dans le passé de Zach Snyder. Après des études aux USA, le jeune a poursuivi son cursus à la Heatherley School of Fine Art spécialisée dans la peinture pendant un an puis après au Art Center College of Design de Pasadena aux USA. Il avait déjà le virus de la réalisation.
C’est à la suite de ses études que le jeune réalisateur va se former sur le terrain en commençant comme beaucoup de réalisateurs de sa génération par les clips dont Tomorrow (tourné en plan-séquence) du groupe Morrissey ou du groupe Soul Asylum à deux reprises. C’est aussi son travail dans les publicités TV qui va lui permettre de se former encore plus et de se faire connaitre. Il remportera des prix et une reconnaissance. Ainsi, durant cette période, il sera aussi directeur de la photographie sur certaines publicités. Nul doute que ses œuvres et son style ont dû séduire les producteurs de L’Armée des morts. Faudrait que j’écoute le commentaire audio du film pour en savoir un peu plus.  Refaire une nouvelle version du grand film de George Romero (ZOMBIE / DAWN OF THE DEAD)  avaient de quoi inquiéter les fans (peu désireux à voir un « remake » refait par un inconnu et aussi comment passer après la satire, la dénonciation, l’humour, la critique de ZOMBIE. Modestement, il s’en écartera, un choix judicieux pour proposer avec les scénaristes des zombies rapides. Un gag reviendra souvent à l’époque de la sortie en parlant des zombies sprinteurs. Ce qui a pu en décontenancé plus d’un à la première vision du film. La mythologie en partie initié par George Romero s’en trouva changée. Notons aussi qu’en 2002 époque était sortie 28 JOURS PLUS TARD mais dans le film de Danny Boyle, ce sont des infectés. Pour L’ARMEE DES MORTS, le résultat sera un succès au box-office et une « zombie-mania » va déferler sur les écrans de cinéma et de télévision. SHAUN OF THE DEAD et LAND OF THE DEAD (de George Romero) en 2005, la saga REC commencé en 2006, 28 SEMAINES PLUS TARD en 2007, ZOMBIELAND, DEAD SNOW, LA HORDE en 2009 sans oublier les séries tv comme The Walking Dead. Un phénomène similaire à la vague de films de zombie qui sont sorti à la fin des années 70 et début 80 (merci les italiens d’ailleurs  J ).

Quand j’ai découvert L’ARMEE DES MORTS lors d’une séance tardive à la fête du cinéma, waouh ! Le film d’action-zombie était revenu d’entre les morts et on pouvait entrevoir le style de Zach Snyder sur grand écran : fétichisation des armes (ex. gros plans sur les armes et les douilles qui tombent, compositions dynamiques (avec un usage du ralenti ingénieux), des couleurs saturés et un grain présent puis un générique d’intro utilisant un excellent morceau (ici ce sera The man comes around de Johnny Cash) et on pourrait continuer la liste.

 

 

Army Of Me

Auréolé par le succès critique et commercial du film, Zach Snyder a rassuré les producteurs et le milieu du cinéma. Son projet suivant sera l’adaptation de 300 (2007) : le roman graphique de Frank Miller. Gros succès commercial, un peu moins critique notamment à cause de l’utilisation excessive des ralentis. C’est un de ses films que j’aime le moins mais aussi par le propos ambigu de Frank Miller. La technique de tournage particulière avec des décors retravaillés en post-production permettra à Zach Snyder de se familiariser et voir comment travailler avec une équipe d’effets visuels. Ce qui sera très important pour ses prochains films. Puis, en trois ans sortiront à la suite WATCHMEN (2009), LE ROYAUME DE GA’HOOLE (2010) puis SUCKER-PUNCH (2011). Tous les films de Zach Snyder à partir de 300 seront distribués par le studio Warner Bros sauf pour WATCHMEN qui sera distribué par le studio Paramount hors USA. Cette fidélité avec un studio rappelle les accords passés entre Stanley Kubrick et le studio Warner, mais aussi Clint Eastwood : la protection des réalisateurs maisons et une certaine classe américaine.

Les films de Zach Snyder rapporteront tous de l’argent quand bien même les critiques papiers et internet seront soient admiratives ou haineuses envers le travail du réalisateur. Un souci qui n’est pas sans rappeler le soutien ou la haine que vouent certains et certaines à Michael Bay. Mais c’est une histoire. Permettez-moi une courte parenthèse pour parler aussi des réalisateurs issus des clips et des publicités TV. Leur style visuel et leur audace ont souvent été des reproches qu’on a entendu de la part des détracteurs ou de ceux qui n’aimaient leur style justement. Pour faire un exemple concret, les réalisateurs britanniques comme Ridley Scott, Tony Scott, Adrian Lyne, Alan Parker se sont formés aussi via les clips et les publicités et c’est aussi le cas de David Fincher, Tarsem… Les petits films leur ont permis d’expérimenter et de se former avec la photographie, la vitesse de la caméra, les filtres, le montage, la mise en scène… pour ainsi vendre un produit ou transmettre un message de manière efficace. Idem pour les clips, certains sont magnifiques comme Losing My Religion de REM.

Zach Snyder explique son expérience dans ce domaine : « J’ai tourné des centaines  de spots publicitaires pour la télévision. C’est une école formidable… »

« On y apprend tout. J’étais chef opérateur. J’ai acquis les bases en étant caméraman. Et puis on assimile les mécanismes par automatisme. Les caméras, les manières de filmer, tout devient évident… Quand vous passez au cinéma, cela devient plus compliqué, il y a plus de personnes. Mais le principe est le même. Plus vous êtes à l’aise dans la création de plans, plus il vous est facile de passer à la réalisation d’un long-métrage. On a dit de mon première long-métrage que c’était mon premier film, mais je connaissais tous les mécanismes car j’avais tourné des centaines de publicités. Ce n’est pas comme si c’était mon premier jour sur un plateau… J’avais quand même peur de tous ces gens parce qu’ils étaient du milieu du cinéma. »

Son style ne garantira pas le carton que fût 300. Pour WATCHMEN et LE ROYAUME DE GA’HOOLE, les films seront bénéficiaires et connaitront un meilleur succès grâce à la vidéo.

White Rabbit

Toujours en bons termes avec la Warner Bros, Zach Snyder va ressortir un projet ancien qu’il va proposer au studio. Ce sera le scénario de SUCKER PUNCH co-écrit avec Steve Shibuya. Les deux hommes se sont connus à l’école et ont muri ce projet avec le temps pour enfin aboutir au résultat de ce grand film. Au moment de la sortie du film le co-scénariste disait : « Il y a 10 ans, Zach n’aurait pas pu faire le film. Il s’est amélioré et a du faire tous ces autres films pour qu’un studio lise le scénario. Ils ont fait confiance et lui ont donné le feu vert. » C’est grâce au soutien de Steve Shibuya que le film pourra se faire.
« Cela a pris dix ans parce que la carrière de Zach décollait au moment ou nous étions en train d’écrire. Nous avions commencé à écrire et là arrive L’ARMEE DES MORTS et on s’est dit « ah mince ». Puis, je lui ai dit « ok, va faire ce film ». Il est parti mais je rester toujours présent pour que le film se concrétise. »

Cette patience finira par payer pour les deux artistes. Le film sera d’une richesse visuelle et donnera une histoire inédite puisqu’elle n’est pas issue d’une autre œuvre mais de l’imagination de Zach Snyder et Steve Shibuya. On retrouvera une collaboration similaire pour Pacific Rim sorti aussi chez Warner Bros.

Pour SUCKER PUNCH, Zach Snyder va retrouver son directeur de la photographie Larry Fong (300, WATCHMEN, BATMAN V SUPERMAN) , le monteur William Hoy (300, WATCHMEN), le chef costumier Michael Wilkinson (300, WATCHMEN, MAN OF STEEL,  BATMAN V SUPERMAN), le compositeur Tyler Bates (L’ARMEE DES MORTS, 300, WATCHMEN, MAN OF STEEL), le chorégraphe et responsable des cascades Damon Caro (L’ARMEE DES MORTS, 300, WATCHMEN, MAN OF STEEL, BATMAN V SUPERMAN), la productrice et la femme de Zach Snyder Deborah Snyder (300, WATCHMEN, MAN OF STEEL, BATMAN V SUPERMAN). Une affaire de famille donc.

 

 

I want It All / We will rock you mash-up

Le film commence avec un rideau qui se lève ou apparait une jeune femme. La caméra s’avance de la scène d’un théâtre ou cabaret pour aller vers le personnage principal. Une fois arrivée en face de la jeune femme, le décor s’est mis à changer pour montrer qu’elle est seule dans une chambre. Ainsi le film nous montre que l’on peut passer de l’autre côté du miroir ou de la scène si on veut.

Ce film parle est un appel à la liberté mais aussi une déclaration d’amour aux femmes dans un monde dirigé par des hommes ayant le pouvoir sur elles que ce soit le beau-père, le chef des infirmiers Blue,  les infermiers, le cuisinier…

« Vous savez, ce film… Dès que l’idée du film a germé, j’avais à l’esprit, qu’on pourrait représenter ces allers-retours, l’imaginaire et la réalité grâce à la musique en partie. Elle a un rôle de catalyseur pour changer la réalité. L’idée de faire danser les héroïnes contre leur gré, - elles sont contraintes et forcées de danser -, ça agit comme une échappatoire dans le film. Ca faisait partie du film dès le départ. En fait, c’est une fille par défaut. On a commencé avec une fille comme héroïne. Ensuite, de quelle manière je parviens à me glisser dans l’esprit des filles… ça, je ne sais pas, parce que je ne suis pas une fille. C’est pour ça que le travail avec les acteurs est important. Ils me disent si ce que je leur demande est nul ou pas. Je penser que c’est la meilleure manière de travaille. Quand on essaie de raconter une histoire avec des scènes dramatiques, les actrices doivent ressentir cela. C’est toute la difficulté d’écrire un rôle féminin. Et elles m’aident à ajuster mon tir. » raconte Zach Snyder.

 

Sucker Punch raconte comment le pouvoir d’imagination peut être une échappatoire à sa condition. Ainsi le début se passe dans une ambiance sombre, pesante qui ne sera changée que par le passage dans le monde puis après dans le monde imaginaire. Vous saisissez ? Je m’explique dans Sucker Punch : tu as trois mondes : le monde réel (celui de l’asile), le monde du spectacle (avec les numéros de danse) qui occupe une bonne partie du film et le monde imaginaire (4 mondes : ceux des samouraïs, la première guerre mondiale, les dragons et les orques et les robots). Le passage ne se fait que la musique.

« J’adore la musique dans les films. Je trouvé que la musique, combinée aux images, crée une espace de magie. Elle apporte quelque chose que les images seules ne peuvent pas. D’une certaine manière, les paroles d’une chanson racontent un sentiment, une émotion. Les reprises particulièrement, renvoient les spectateurs à des souvenirs personnels. Donc, oui, les musiques sont soigneusement choisies. Certaines sont venues dès l’écriture du film. « White Rabbit », par exemple. « Army Of Me » et « Love is a drug », « Search and destroy » est venu juste avant le tournage. Après le tournage, les choix ont évolué. On a changé certaines chansons. Pendant la séquence d’ouverture nous devions entendre, nous devions entendre « Hurt », de Nine Inch Nails. Une chanson assez complexe avec un tempo particulier. Dans la chanson, il y  un long bruit, et c’était trop difficile à monter. Oui, il y eu quelques changements mais ça a contribué l’architecture finale du film. » dit Zach Snyder.

 

Quand Babydoll passe du monde du spectacle au monde du cabaret, elle le fait par la danse et cela passe aussi par la mise en scène ou la caméra tourne autour de l’héroïne pour la faire venir dans le monde imaginaire. Cette manière de filmer bien faite nous fait entrer dans des mondes inédits ou les héroïnes ont une totale liberté. Elles ne sont pas enfermées et pas battus. Elles se défendent grâce à leur force et leurs armes. Un point important, c’est le personnage de « Wise Man » interprété par Scott Glenn qui sera de sages conseils juste avant que les héroïnes ne s’engagent dans une bataille pour récupérer les objets comme le fait de travailler en équipe par exemple et celui du Docteur Gorski ou Madame Gorski interprétée par Carla Gugino.

 

Search and Destroy

Sucker Punch est clairement un film mash-up (C’est un art du recyclage, du remploi d’images empruntées et tournées par d’autres) : merci Wikipédia. Un sabre de samouraï peut être avec un colt M1911 A1, un pistolet Flintlock peut être avec un MauserC96. On pourrait continuer la liste. Ce film fait donc côtoyer plusieurs objets dans le même espace, ce qui en fait un film anachronique. Dans Sucker Punch, c’est volontaire. Dans le monde de la première guerre mondiale, tu as des soldats nazis probablement zombies avec des casques de la seconde guerre mondiale par moment. Je dois avouer que les anachronismes m’ont gêné au début car cela paraissait illogique à tel point que je me disais mais ce n’est pas possible cela. Voir un mecha dans les tranchés ou voir un avion B25 dans un monde d’orques et de dragons. Passer la décontenance, je me suis peu à peu rentré dans l’imaginaire du film ou comme je le disais plus haut c’est la liberté qui est au cœur du film. Pourquoi le réalisateur n’aurait-il pas la liberté de mettre tel objet dans son film ? C’est sa vision après tout. Il suffit de l’accepter. Et une fois cette acception faite, il est plus facile de rentrer dans les quatre mondes imaginaires.

Voir un film « mash-up sur grand écran et tenter de reconnaître les références est un jeu difficile. Les multiples visions de la trilogie Cornetto et Spaced m’ont font découvrir à chaque fois. Merci le « reference o meter » qui te permet de voir la référence sous forme de sous-titre dans les dvd des films : pratique. Dans le cas de Sucker Punch, ces références se font plus discrètes, plus subtils mais tu as ce sentiment que tu reconnais quelque chose.

« Je voulais faire un film où l’on ressente toutes ces influences, mais qu’elles soient à peine perceptibles. Parce que les films de genre sont en quelques sortes subversifs. Dans une certaine mesure bien sûr. Bien que j’adore ce genre de films, je ne voulais pas que mon film en soit la copie. Les réalisateurs qui m’ont inspiré, que ce soit Paul Verhoeven, ou Kubrick bien sûr… Cronenberg aussi. Beaucoup. Terry Gilliam aussi. Ce film est très influencé par « Brazil ». On peut identifier précisément les références,  même si elles jalonnent le film mais il vaut mieux parler d’influences. Je ne veux pas qu’on se dise : « Ca, c’est « Brazil ! ». Ce sont des citations invisibles. Elles font partie du film et font le film. » précise Zach Snyder.

 

 

Tomorrow never knows

Devant une telle maestria de couleurs, de références, avec un usage limité des ralentis, Sucker Punch version longue permet à Zach Snyder de se libérer temporairement des adaptations pour laisser son imagination et celles des héroïnes faire le reste. Si vous avez l’occasion, profitez de regarder cette version et si possible de voir le bonus « maximum movie mode » disponible sur le blu-ray. On y apprend beaucoup de choses. Je dois dire qu’au début je ne comprenais pas pourquoi les héroïnes étaient habillés de manière courte et sexy dans le monde imaginaire, mais ça correspond à l’image du cabaret et peut être plus glauque sur ce qui se passe dans l’asile. SUCKER PUNCH est un film qui se revoit avec plaisir (la dernière fois, je me suis plus attaché à la relation entre les sœurs Rocket et Sweet Pea) malgré des effets visuels qui commencent à se voir. Cela pourra être le croisement entre MOULIN ROUGE et CABARET.

Le film aura un succès modéré au box-office mais marchera en vidéo. Mais déjà Zach Snyder a d'autres projets. Il sera dans la très courte liste de réalisateur retenus pour signer une nouvelle adaptation de Superman et nouvel univers de super-héros.

 

je me permets de rajouter un extrait.

Extrait du livre "Tony Scott le dernier samaritain par Aubry Salmon" :

"Christopher Nolan cherchait pour le compte de la Warner un réalisateur pour diriger le reboot de Superman. On avait confié à Nolan la tâche de superviser cette nouvelle adaptation de l'homme d'acier suite au succès incontestable  de The Dark Knight. [...] On parlait de cinq réalisateurs que Nolan devait rencontrer avant de faire son choix. [...] Dire que la présence de Scott dans cette short- list n'avait rien d'incongru ne serait pas loin d'être malhonnête, et ce pour plusieurs raisons. D'abord, il était le seul vétéran des cinq; ensuite imaginer Scott réaliser un film de super-héros à deux cent millions bourré d'effets spéciaux numériques était presque de l'ordre de l'anachronisme[...]
De même que maintenant l'influence de Tony Scott (paix à son âme) est citée et reconnue. Peut être qu'un jour les films de Zach Snyder le seront.

 

 

Et comme disait Scott Glenn dans SUCKER PUNCH : « If you don’t stand for something, you’ll fall for anything. »

 

Lien : la chanson Love is a drug interprété par Oscar Isaac et Carla Gugino présente dans la version longue.

http://www.youtube.com/watch?v=VtN6MIf4JGo

 

Sources :

Interview du co-scénariste Steve Shibuya

http://www.8asians.com/2011/03/24/sucker-punch-co-writer-steve-shibuya/

 

Extrait de la masterclass de Zach Snyder du 28/03/2011 enregistrée à la Fnac Saint-Lazare.

http://www.imfdb.org/wiki/Sucker_Punch_(2011)

 

Lien :

Etude de la version par le blog de cineredemption

http://cineredemption.canalblog.com/archives/2011/07/01/21517078.html

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9 novembre 2017 4 09 /11 /novembre /2017 11:27

 

Dernière ou avant dernière sortie de Netflix, je ne sais plus mais bon… Le film de Jeremy Rush marque le retour de la collaboration Frank Grillo-Joe Carnahan après Le Territoire des loups. Pour Wheelman, Joe Carnahan s’est associé avec l’acteur pour produire le film. Après vision du film, on comprend pourquoi l’histoire a plu aux deux artistes.

 

Résumé :

« Après un braquage qui a mal tourné, le conducteur en fuite doit redoubler d’habilité s’il veut s’en sortir quand il reçoit des ordres insensés de la part d’un inconnu. »

 

Dès les premières images, ce qui frappe c’est un plan-séquence de la 0,31s à 4min11. La caméra se trouvant sur le siège arrière. La lumière s’allume et on découvre un garage. Un homme s’approche de la voiture et s’en va la sortir puis se gare dehors (il fait nuit) et discute avec un homme dehors qui se trouve être le conducteur.  Une ambiance pesante, sombre s’installe. Le conducteur après discussion (on entend à peine ce qu’il dit à part qu’il demande pourquoi le coffre est rouge).

Prenant un pitch avec une unité de temps, de lieu et d’action, Wheelman rappelle les ambiances de nuit dans The Driver de Walter Hill, Drive de Nicolas W. Refn ou le jeu vidéo Driver. On est à l’opposé de Baby Driver, The Strech et du Transporteur (pas vu la série) mais ces films de chauffeurs inspirés du film noir US devraient plaire à un public friand de polar et de réalisation inspirée.
Ainsi, la majorité du film se passe dans et autour de la voiture du conducteur. Jeremie Rush film ainsi sous tous les angles la voiture. Et on ne s’ennuie pas un peu comme dans Buried. Dans le film Buried, le stressaumètre était à zéro. The Wheelman conserve autant les moments de calme que te de tension. Ainsi quand le conducteur quitte le véhicule tu ressens une tension et une inquiétude car le réalisateur film en plan-séquence en jouant avec le suspense (de 38m16 à 40m17, de 1h01m03 à 1h02h12s) Que va-t-il arriver au personnage ? Cette recherche de plans éfficaces m’a rappelé Duel et NIGHT FARE.

Choisissant de situer l’action de nuit, le film parvient à montrer les dangers de la film d’un côté et la solitude du conducteur (dans sa vie pro et perso) de l’autre qui parviendra à se défendre avec sa voiture et des armes.

 D’apparence simple le scénario de Wheelman rappelle ceux de John Carpenter moins simplistes qu’ils en ont l’air. C’est dire aussi si le travail de l’acteur qui a conduit 80-85% et la plupart du temps avec l’oreillette. Ce qui crédibilise les scènes.

Enchainant autant les moments d’attente, de stress, de poursuites, le film repose pratiquement sur les épaules de Frank Grillo, superbe en chauffeur. Dommage que le film ne soit pas sorti au ciné même dans un circuit limité tant il le méritait pour sa photographie et le travail sur le son. Et puis voir Frank Grillo en personnage principal, cela se savoure.

 

Je me demande si le film a un lien avec les pubs BMW sorties en 2002 dont une avait été réalisé par Joe Carnahan.

 

Sources : IMDB

http://autoweek.com/article/car-life/movie-review-wheelman-available-friday-netflix
 

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28 octobre 2017 6 28 /10 /octobre /2017 01:56

 

Il y a quelques jours le Festival Du Film Coréen reprenait ses quartiers au cinéma Publics à Paris pour sa douzième édition.

Très curieux de découvrir ce documentaire sur la vie d’un quartier de Séoul. Les gentils organisateurs du festival s’excusant du retard de la séance.

Résumé pris sur le site du festival :

« Itaewon est un quartier de Séoul notamment connu pour être fréquenté, depuis la fin de la guerre de Corée, par les soldats américains postés dans la base militaire voisine. ITAEWON, le film, dresse le portrait de trois femmes coréennes, Sam-sook, Niki et Young-hwa, qui y vivent depuis des décennies. Elles ont pour point commun d’avoir toutes trois travaillé dans le milieu des bars nocturnes du quartier, que ce soit dans leur jeunesse, ou aujourd’hui encore. »

Itaewon fût présenté par une membre du Festival rappelant le passé de ce quartier et ce qu’on pouvait y trouver. Elle parle du renouvellement urbain et de la condition des femmes en particulier dans ce quartier (voir la vidéo complète ci-dessous)

https://www.facebook.com/cinemacoreen/videos/1255198594585551/?fref=mentions

 

Réalisée par  la sud-coréenne Kangyu Ga-ram, le film documentaire de 98 minutes montre la vie d’un quartier avec le portrait de  3 femmes et aussi d’artistes (on les voit un peu moins). Ce qu’on remarque au début de chaque portrait c’est le silence et le regard de ses femmes. On suit ses femmes dans leur quotidien. Ainsi le film parle aussi bien de leur vie que du quartier d’Itaewon qui change peu à peu. Avec l’implantation da base US Yongsan dans les années 70, des bars vont accueillir des soldats dont certains lieux ne seront que réservés à ces soldats. Un sujet tabou comme en témoigne les femmes. Une serveuse pouvait fréquenter un soldat US mais il ne fallait pas être vu sinon on pouvait se faire traiter de « s***** de Yankee ». Les femmes coréennes travaillant donc dans ce quartier n’avaient pas bonne réputation et elles se cachaient mais elles pensaient aussi à une vie meilleure et plus ouverte comme aux USA ou elles auraient été moins jugées en sortant avec un soldat US. Ainsi, certaines se sont mariées avec des américains et on sûrement des vies meilleures. Ce regard sévère sur les femmes coréennes montre un aspect de la vie coréenne que je ne connaissais pas. Elle montre aussi une société patriarcale puissante. Dans un des témoignages une des femmes a dit qu’elle refusait de travailler avec coréens et que certains frappaient leur femme.  

Par la suite, ce qui m’a frappé, c’est la mixité culturelle du quartier d’Itaewon ou plusieurs nationalités sont présentes. Il y a aussi une mosquée. La caméra se faufile dans les rues et y suit la vie de ce quartier atypique. Malheureusement ce quartier a succombé aux promoteurs immobiliers et aux rachats des bars entre autres. Les loyers ont explosé et les lieux de travail ont fermé ou ont réduit leur horaires. Depuis des années, le gouvernement annonce que le quartier sera réaménagé mais rien n’y fait. Les rumeurs sont toujours là et le quartier n’a pas changé à part les habitants. Des artistes sont attirés et il y a aussi des visites guidées. Mais il y a aussi une opposition à ce réaménagement. Si la base déménage, que deviendra ce quartier ? Va-t-il perdre sa personnalité ? C’est un sujet qui peut préoccuper chacun.

 

Ainsi l’avenir de Sam-sook, Niki et Young-hwa est incertain comme ce quartier. Réalistes mais pas fatalistes elles continuent de se battre et pour gagner des sous en travaillant toujours. Deux de ses femmes ont plus de 70 ans. Ce qui frappe c’est aussi leur solitude quand on voit par exemple que pour le 40ème anniversaire du bar de Sam-sook le « Grand Old Opry » il y avait peu de monde, ce qui contraste avec les soirées blindées d’avant. Cette solitude se ressent avec des plans ou les femmes sont seules comme Sam-Sook dans son bar (voir photo), Niki marchant dans la rue et Young_hwa assoupie dans un bus. La réalisatrice isolant les 3 femmes du reste du cadre pour montrer leur quotidien. Le film se termine sur un constat incertain. En 2017, les rumeurs de réaménagement sont toujours là. Malgré les difficultés les trois femmes continuent de se battre et arrivent toujours à faire le bien dans leur entourage comme cette danse que demande un américain voulant danser avec Maman (surnom qu’il donne à Sam-sook).
J’ai bien aimé l’utilisation de la chanson « Mama don’t let your babies ».
Itaewon, c’est une vision tendrement féministe que montre
Kangyu Ga-ram de ces 3 femmes avec des moments drôles. 

 

Lien : Bande-annonce du documentaire.
https://www.facebook.com/cinemacoreen/videos/1240890579349686/?fref=mentions

 

Sources : sites web FFCP et page facebook du FFCP.

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1 septembre 2017 5 01 /09 /septembre /2017 11:46

 

Sorti il y a quelques jours sur la plateforme qui rougit, ce film d’action au petit budget marche plus du côté d’Invasion USA ou La Chute de la Maison Blanche aromatisé d’un survival ou film de bataille. Vous allez me dire ? C’est bizarre comme concept. Oui, totalement car montrer ma science ne va pas servir à grand-chose. J
Par contre je peux tenter de vous expliquer ce qui m’a plu et moins plus dans ce film. Point important le film est filmé en 8 plans-séquences (du moins d’après ce que j’ai compté en voyant les coupes).

 

Résumé emprunté chez allociné :

« En sortant du métro pour aller chez sa grand-mère avec son petit-ami, Lucy se retrouve dans les rues de Buschwick un quartier de Brooklyn, plongé dans un véritable bain de sang. Dans un contexte de séparatisme vis-à-vis de l’Union, les milices texanes envahissent New York pour en faire leur base d’opérations sur la Côte Est et s’en servir d'outil de négociations. Face à ce chaos, Lucy se réfugie dans le sous-sol de Stupe, un robuste vétéran. Ce dernier l’aide à traverser, à contrecœur, les quelques blocs de Bushwick la séparant de la maison de sa grand-mère – en supposant que celle-ci existe toujours. »

 

On se souvient des histoires en apparence simple sur le papier des films de John Carpenter mais qui à l’écran se révèlent bien plus fouillés et pertinents à l’écran que ce que l’on s’imaginait. Hé bien dans Buswick, c’est un peu cela qui se passe. Un peu parce que le film ne cherche pas à trop révéler qui sont les miliciens et pourquoi. Mais aussi sur la forme avec une utilisation d’une caméra rappelant la steady-cam. D’ailleurs, c’est à la fois le point fort et le point faible du film.

Ainsi dans les moments d’action, cette caméra fluide arrive à saisir la sensation de danger et à situer l’espace notamment dans la dernière partie ; alors que dans les moments calmes la caméra permet de saisir les performances d’acteur avec une palette d’émotions larges (voir le monologue de Dave Bautista). Mais bizarrement, ce film concept touche à ses limites par sa forme car cela donne une impression d’être une troisième personne comme un fantôme presque. Alors que la caméra plus dynamique dans les plans-séquences de Gravity ou Les Fils de L’Homme (cité par les réalisateurs) était plus immersive et du coup plus proche des personnages.

Sur le fond, le film fait malheureusement écho aux évènements de Charlotteville. Ce qui est glaçant quand la réalité dépasse la fiction. Bushwick est crédible et même le manque de moyen n’empêche pas le film d’être réussi quand on voit les miliciens en uniforme noir, ce qui les rend menaçants. Cette menance s’estompe un peu quand Stupe arrive à coincer un « soldat » qui lui explique qui il est et pourquoi les troupes ont envahie le Nord des USA.

D’ici-là on s’imagine au début d’une seconde guerre civile (au passage matez le film de Joe Dante The Second Civil War) qui est cité par un personnage. Car c’est un peu de cela que parle le film, une possible attaque qui fait peur parce qu’elle se passe dans un quartier de Brooklyn (avec des éléments du quotidien connus comme le métro, une église, des immeubles banals..). Malgré une fin pessimiste le film montre justement des valeurs positives face au chaos comme les habitants du quartier se rebellant et une certaine entraide si fragile soit-elle.

 

Voilà, j’espère que ce petit papier vous donnera envie de découvrir le film qui le mérite. La performance de Dave Bautista (inoubliable en Groot mais aussi en méchant dans Spectre) qui montre un personnage rongée par la culpabilité et Britanny Snow à la fois fragile et motivée vaut le coup d’œil. Et le film apporte quelques points au passé des personnages distillés au compte-goutte, ce qui est bien pour le mystère. A noter les raccords discrets dans les plans-séquences avec l'obscurité, un pilier, un escalier ou un halo et un plan-séquence avec une caméra qui part d'un trottoir pour s'élever dans les airs et rentrer dans une fenêtre. :-)

La BO de Aesop Rock traduit bien ce chaos et ce mystère que fait planer le film. Merci aux réalisateurs Jonathan Milliot et Cary Murnion. J

 

 

 

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1 novembre 2016 2 01 /11 /novembre /2016 22:18
THE TIGER

Synopsis pris sur le site du FFCP :

 « Corée, 1925. Man-duk vit sur le Mont Jirisan avec son fils de 16 ans. Il fût un temps où il était le meilleur chasseur du pays, mais depuis la mort de sa femme, ces jours sont derrière lui. Le gouvernement japonais fait systématiquement abattre tous les tigres de la région, animal symbole de la rébellion coréenne, à tel point qu’il n’en reste plus qu’un dans la montagne, craint et respecté de tous. Pour le chasser, les Japonais engagent un groupe de chasseurs coréens, qui aimeraient que Man-duk se joignent à eux… »

Pour sa onzième édition, le Festival Français du Film Coréen (FFCP pour les intimes) nous ont offert une superbe sélection comme les années précédentes. Je vais vous parler un peu du festival avant puis je reviendrais au film THE TIGER après. ;-)

C’est un succès grandissant pour ce festival ou le public vient de plus en plus nombreux au cinéma Le Publicis à Paris découvrir les films coréens. Fans, curieux, les lecteurs de Pariscope (RIP, le magazine pas les lecteurs).

 J’en veux pour preuve car cette année il y avait plusieurs vedettes (réalisateurs, réalisatrices, acteurs, actrices). Il suffisait de voir les photos de files d’attente pour les films évènements comme TUNNEL, INSIDE MEN, ASURA : THE CITY OF MADNESS , THE AGE OF SHADOWS… Mais le festival proposait une « section paysage » avec l’intéressant COLLECTIVE INVENTION, SEOUL STATION (film d’animation se passant avant LE DERNIER TRAIN POUR BUSAN), OLD DAYS (documentaire revenant sur la fabrication de OLD BOY et son impact aujourd’hui ; le film qui méritait le Palme D’or du Festival de Cannes 2004). D’ailleurs OLD BOY était diffusé au FFCP cette année. Une bonne idée. D’autres films comme REACH FOR THE SKY (documentaire sur les examens d’entrée dans des prestigieuses universités coréennes) étaient proposés. Enfin, une « section portrait » proposait plusieurs films de la réalisatrice Yoon Ga-Eun ainsi qu’une masterclass. J

 

Curieux de découvrir certains films et de voir les invités prestigieux, je souhaitais voir un maximum de films évènements et en bonus les autres films sélectionnés. Telle ne fût pas ma surprise de voir en arrivant devant la caisse pou ASURA, THE AGE OF SHADOWS beaucoup de personnes attendant d’entrer dans la salle. Wow ! Un succés mérité.

Le festival avait mis en place un système de prévente (soit un pass de 33 EUR permettant de voir tous les films ou des places à 7 EUR vendues à l’unité). Pour les détenteurs de cartes illimitées UGC ou Gaumont comme votre serviteur, il y avait un quota de place. L’avantage de ces cartes est de payer un abonnement mensuel qui peut garantir une place si il en reste des disponibles. Je m’explique. Sur les sites web UGC/MK2 et Gaumont le détenteur de la carte peut réserver sa place et ainsi aller retirer sa place tranquillement une heure avant la séance. Or, dans les cinémas partenaires comme le Publicis, la réservation par carte n’est pas possible. Il faut donc soit payer plein tarif ou faire la queue dans la file d’attente pour les possesseurs de cartes illimitées. C’est un coup de poker d’attendre dans cette file car comme le dit le dicton : « premier arrivé, premier servi ». Pour ASURA j’ai attendu avec d’autres spectateurs 1h30 en espérant avoir ma place ; pour THE AGE OF SHADOWS, j’ai attendu 20 minutes. Malheureusement, je n’ai pas pu entrer et obtenir les précieux tickets. Les organisateurs proposaient malgré tout de voir un autre film mais j’avoue que je n’étais pas intéressé. Après cette mésaventure, j’ai contacté les organisateurs pour leur faire part de mon mécontentement sur le fait que je n’avais pas pu avoir de ticket. Réactifs et compréhensifs, ils m’ont dit qu’ils étaient désolés mais que le système mis en place par UGC et Gaumont ne permettait pas de réserver sa place. Content de leur retour mais déçus de ne pas avoir vu les films cités surtout que on ne sait pas quand ils sortiront en France. Un peu de patience.

Après cet intermède parlons un peu de THE TIGER, film sorti en 2015 en Corée du Sud. Ce film marque le retour de Choi Min-Sik avec le réalisateur Park Hoon-Jeong depuis NEW WORLD sorti en 2013. Park Hoon-Jeong est aussi le scénariste du glaçant et malsain J’AI RENCONTRE LE DIABLE avec Choi Min-Sik

J’avoue que le pitch du film m’attirait moyennement au départ, par peur de m’ennuyer. Il faut dire que sa vision sur grand écran fût un surprise tant THE TIGER adopte un point de vue animal ou l’empathie, la douleur, la colère, la tristesse sont des émotions montrées. Une façon de se rapprocher et de s’identifier au tigre.  

Privilégiant les décors en naturel, le film de Park Hoon-Jeong s’attache à montrer une Corée pauvre, sous le joug des japonais profitant des richesses naturelles, de la population pour s’enrichir et étendre son empire. Mais surtout, les dirigeants japonais incarnés par Maezono (Ren Osugi) s’acharnent à détruire tout symbole de résistance de la Corée dont le Tigre est le symbole. Une humiliation peut-on dire pour le peuple coréen. Et doublement délicat quand ce sont les chasseurs coréens qui doivent chasser le dernier tigre de Corée pour les japonais. Ce qui reviendrait à dire que les coréens perdraient leur identité et leur résistance si le tigre mourait. Mais en ces temps difficiles (pauvreté, rareté de la nourriture, climat difficile), certains n’ont pas le choix. Mais il n’y a pas que les humains dans ce film, il y aussi Le Tigre : surnommé le Seigneur de la montagne. Ce personnage montrait le plus tard possible est d’abord présenté comme un prédateur et un seigneur (sanglant), ce qu’il est mais plus le film avance et plus on comprend son comportement face aux humains qui le chassent. Il sait faire preuve d’empathie mais sait se montrer cruel aussi comme les êtres humains. Je vous rassure. Je ne vais pas résumer le film mais je tenais à parler de cet aspect-là que j’ai adoré dans ce film : le rapprochement et les liens entre le chasseur et le Tigre. J

 

Pour la réalisation Park Hoon-jeong nous offre de superbes images d’automne et d’hiver. Il fait preuve d’une mise en scène tantôt calme, tantôt dynamique (les scènes d’attaque avec une superbe gestion de l’espace. Le film, qui prend son temps sans être trop lent dévoile peu à peu le tigre. Il est souvent filmé caché, derrière les arbres, les branches. On ne le voit que lors de la première grande attaque (une scène violente et brutale). C’est un peu comme si le réalisateur avait su faire monter la sauce pour dévoiler un monstre mais qui n’en est pas un. Son imposante force et taille et son look en font un redoutable adversaire pour les chasseurs coréens et les militaires japonais. On pourrait presque dire que le tigre est un mix entre le requin de JAWS et l’orque d’ORCA. Le film a aussi une vision écologique avec l’impact de l’homme sur l’environnement animal. Le massacre des animaux et du territoire du Seigneur est touchant. La musique est épique et je vous conseille de vous accrocher à votre siège lors des attaques sanglantes.

 

Par prudence, je ne préfère pas dévoiler la fin du film sinon je recevrais un coup de batte. Mais sachez que THE TIGER est un film bouleversant parlant de résistance et des liens entre l’homme et l’animal : deux adversaires différents mais proches dans leur émotions.

Je remercie les organisateurs du FFCP. :-)

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29 avril 2016 5 29 /04 /avril /2016 19:50

Il y a quelques jours, je suis allé à l’avant-première du film, mais sans l’équipe du film. Snif. C’était au Grand Rex à Paris. Le film était diffusé en VF. Après vision du film, je comprends mieux le choix de la VF. Ceux qui n’aiment pas les caméras qui bougent en auront pour leur frais de doliprane. Mais ça ne veut pas dire que le film n’est pas agréable à suivre. D’ailleurs, le film pourrait être un candidat pour un film à voir entre potes un samedi soir. ;-). Mister Shin pourra peut-être vous le confirmer.

 

Résumé piqué sur allociné :

« Attachez votre ceinture. Hardcore Henry est certainement l’expérience la plus intense et la plus originale à vivre au cinéma depuis bien longtemps !

Vous ne vous souvenez de rien. Votre femme vient de vous ramener à la vie. Elle vous apprend votre nom : Henry.

Cinq minutes plus tard, vous êtes la cible d’une armée de mercenaires menée par un puissant chef militaire en quête de domination du monde. Vous parvenez à vous échapper mais votre femme se fait kidnapper. Vous voilà perdu dans un Moscou hostile. Ici tout le monde semble vouloir votre mort. Vous ne pouvez compter sur personne. Sauf peut-être sur le mystérieux Jimmy. Pouvez-vous lui faire confiance ? Arriverez-vous à survivre à ce chaos, sauver votre femme et à faire la lumière sur votre véritable identité ?

Bonne chance Henry, vous allez en avoir besoin. »

 


A la différence d’un « found footage », l’équipe du film a fait le choix de filmer en vue « First Person Shooter » pendant quasiment tout le film (sauf pour deux séquences de rêve qui se déroulent dans le passé du personnage principal).

La Go Pro utilisée favorise une immersion réussie dans l’univers du film, donnant une impression de réel et permettant de suivre le personnage tout le temps, comme les jeux vidéo en FPS donc. Oui, je m’embrouille. L’expérience est presque celle d’un jeu vidéo. Dans Hardcore Henry, on ne peut pas faire pause. On accompagne le personnage pendant 1h30 et autant vous dire que ça défonce.

Ainsi, le début du film rappelle un peu celui de Half Life ou le personnage du jeu vidéo se réveille on ne sait où. Il doit trouver les réponses de son identité par lui-même en explorant, en interrogeant et en combattant ses ennemis. Dans Hardcore Henry, ce sera un peu le cas, mais le personnage aura plus de répit. Henry se fera aider par Tonton Jimmy, un personnage, ou devrais-je dire, des personnages interprétés par l’excellent Sharlto Copley. Ce dernier joue le rôle d’ange gardien et fait des apparitions dans le film comme homme de main, soldat britannique, junkie… Il sauve souvent in extremis Henry et peut s’avérer ambigu par moment. Rassurez-vous, je ne spoile pas. ;-). Sharlo Copley est le personnage du film à la fois taré et bienveillant et charismatique. Ce qui est moins le cas du méchant et de la femme d’Henry.

Parlons maintenant de l’histoire. Henry se fait pourchasser par des hommes de main de plus en plus nombreux et puissants. Le pitch est simple. C’est une chasse à l’homme. Le but est de ramener le « cobaye ». Voilà, c’est simple. On n’est pas dans la philosophie mais plutôt dans la « bourrinerie » : tire et pose des questions après. Car c’est là la force du film. Chaque séquence surpasse la précédente en folie destructrice et sanglante. J’en veux pour preuve le générique filmé en slow motion où l’on voit les impacts de coups et de balles sur des corps. A la sortie du film, je comprends l’interdiction aux moins de 16 ans. Les fusillades, courses-poursuites, explosions, mains à mains s’enchainent sans temps mort. Un simple brouillage te fait passer à la séquence suivante. Habile montage. Mais j’avoue être moins fan la vue en FPS pendant les combats aux corps à corps (la caméra bouge trop vite et donne mal à la tête). Heureusement, la séquence spectaculaire de fin (zou, je spoile) à un contre 100 sous le titre « Don’t stop me now » de Queen est entrainante. ^^

 

 

Hardcore Henry est une expérience non pas inédite (la vue à la première personne dans un film s’est déjà fait lors d’excellentes séquences dans Strange Days, Doom, les courts de Freddyview, Prodigy, le clip de Martin W. Andersen "That's Life",..), mais efficace. De l’action à fond les ballons, de l’humour (Sharlto Copley, je pense le revoir en VO rien que pour lui, pour saisir la subtilité de ses accents). Le pitch du film est classique et pompe un peu sur les Hyper Tension (recharger ses batteries et survivre) et le bourrin d’Ultimate Game. Il cherche juste à créer un FPS au cinéma pendant 1h30. Ça marche, mais prévoyez des dolipranes tout de même.

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18 août 2015 2 18 /08 /août /2015 22:19

 

 

Hier soir, avait lieu l’avant-première du film au cinéma UGC Bercy de Paris, dans la salle 33 (oui, il faut préciser). C’est dans une salle blindée mais dans la bonne ambiance que l’équipe du film est venu présenter ANTIGANG. Il y avait le réalisateur Benjamin Rocher, les producteurs dont Raphaël Rocher..., le scénariste Tristan Schulmann et les acteur Alban Lenoir (Yeah !) et Stéfi Celma, Oumar Diaw...

 

Quand l'équipe du film est arrivée, ce fût un tonnerre d’applaudissement qui l'accueilli. Et ce fût aussi le cas à la fin du film. Cette séance fût spéciale puisque comme l'expliquait Benjamin Rocher, c'était la première diffusion du film en public. Mais l'accueil avant et pendant le film fût géniale et galvanisant. Mérité pour ce film qui incarne l'anti-TAXI.

 

Résumé :

 

« Serge Buren, flic légendaire, et son équipe de jeunes policiers aux méthodes peu orthodoxes, sont aux prises avec un groupe de braqueurs violents et expéditifs quant aux méthodes utilisées pour commettre leurs méfaits. N'hésitant pas à se servir d'armes de guerre et de bombes pour dévaliser bijouteries et banques. Face à de tels ennemis, les policiers devront user d'ingéniosité pour les arrêter avant qu'ils ne fassent plus de victimes. »

 

Très attendu pour ma part, l'impatience de découvrir fût largement récompensé. Les première minutes d'ANTIGANG annoncent la couleur. La scène se passe de nuit. Un braquage a lieu, aussi minuté que celui du début du flic du Beverly Hills 2. D'ailleurs, je me demande si il n'y avait pas Anthony Pho dans le gang des braqueurs. En parallèle, on nous présente l'antigang donc avec Jean Reno, Alban Lenoir, Carolina Munro. Une introduction tendue mais détendue à la fois avec des répliques ironiques mais françaises sans être beaufs.

Peu après, l'équipe de flics arrive à arrêter les braqueurs au terme du baston musclée. Et là le générique arrive en même temps que l'arrestation avec en fond une reprise superbe.

ANTIGANG donnera le ton, à la fois comique et bourré d'action pendant le reste du film. Mais attention, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de passages tragiques ou tristes. Car, c'est là ou le film réussit sa mise. Faire à la fois un superbe film d'action décompléxé mais crédible et fun et avoir des moments sérieux comme la mort de personnages. La comparaison ne manquera pas. D'ailleurs, les affiches le montrent en comparant le film avec L'ARME FATALE et BAD BOYS. Plus pour leur ambiance. Mais on pourrait aussi citer 48 HEURES, LE DERNIER SAMARITAIN, ou PEUR SUR LA VILLE. Des films misant sur l'action mais privilégiant les personnages aussi. Comme POINT BREAK ou THE TOWN aussi.

Les scènes d'action sont impressionnantes aussi. J'en veux pour preuve la point d'orgue de la fusillade à la BNF de Paris. Un lieu de tournage original permettant de profiter des lieux atypiques de Paris et espacés. C'est aussi une scène d'une rare intensité. Elle surpasse sans problème celle de la prison dans Mesrine (ouch, je vais avoir des problèmes). Mais les combats au corps à corps ne sont pas en reste grâce au chorégraphe Manu Lanzi.

 

Dopé à la bonne humeur communicative ANTIGANG file à toute allure pour ne plus vous lâcher. Le découpage des scènes est exemplaire. Alternant, scènes d'actions dont une avec Jesse Jiaudin assez bourrine. Et puis voir Jean Reno dégainer son pistolet ou sa mitraillette rend le personnage badass comme il sait les jouer.

 

Montrant une image de la police plus positive (dont une réplique hélas vraie sur les fonctionnaires) que certaines comédies, l'équipe de Buren forme une grande famille ou chaque membre s'entraide comme 36 quais des orfèvres moins le drame et le tragique du film (excellent cela dit, mais un peu badant). ANTIGANG est un rollercoaster jouissif qui n'a pas peur de sa lâcher et de proposer un cinoche populaire de qualité : la grande classe. Oui, même la sonnerie de téléphone aussi. Mais chut. ^^

 

 

 

Après La Horde, la première mi-temps de LA HORDE, Benjamin Rocher signe un autre excellent film, bien écrit et à la bonne humeur communicative. Du Fun. BIG UP à Capture The Flag films et EMPREINTE DIGITALE ! BOOOYAHH !

 

 

 

 

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13 juillet 2015 1 13 /07 /juillet /2015 19:45
Voyage en Chine

Emouvant, pudique, initiatique et beau; le film de Zoltán Mayer est une œuvre portée par la majestueuse Yolande Moreau.

Résumé

Liliane part en Chine pour la première fois de sa vie afin de rapatrie le corps de son fils, mort dans un accident. Plongée dans cette culture si lointaine, ce voyage marqué par le deuil devient un véritable voyage initiatique.

Lors des premières minutes du film, la photographie soignée et la grande Yolande Moreau s’imposent. Nous suivons Liliane à son travail, sa maison ; un quotidien monotone et un peu triste même avec son mari pris par son travail. Tu sens la solitude du personnage que ce soit aussi bien physiquement que intérieurement. Son fils lui manque. Il y a court passage ou Liliane met une morceau de hip-hop en rentrant chez elle pour lui rappeler son fils qui aime ce genre de musique. Nous apprendrons plus tard que son fils s’est expatrié en Chine pour son travail mais pas que. :-)

La photographie terne et les couleur sombres rendent le début calme, limite lugubre. Pourtant quand nous apprendrons la triste nouvelle qui arrive dans le 1er tiers du long-métrage, nous verrons l’ambiance du film changer. Au contact avec les chinois Liliane s'ouvrira. Elle sera même accueillie gentiment dans la petite communauté ou son fils vivait. C'est là que les couleurs du film change. On voit plus de paysages, on rit plus, les couleurs sont plus vives mêmes si il y a des moments tristes aussi.

La photographie de Voyage en Chine est sublime. On sent le passé du photographe Zoltán Mayer que ce soit dans des plans dans la pénombre ou des mises au point de toute beauté. 2 plans en travelling sont présents dans le film. Lorsque Liliane suit un jeune couple pour leur poser des questions et pendant la cérémonie funéraire. Nous y suivons les proches ainsi que Liliane allant de gauche à droite. Peu à peu l'image se fait de plus en plus net. Super beau.

Triste mais soigné, Voyage en Chine est un film qui vous mettra la larme à l'oeil. Yolande Moreau est une grande actrice. :-) On y parle aussi de la culture occidentale et des la religion taoiste et de leur échange. Et le passage avec le Vesoul de Jacques Brel est superbe.

BA

https://www.youtube.com/watch?v=XCrxB9TDaDU

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5 juillet 2015 7 05 /07 /juillet /2015 11:43
A la recherche de l'ultra Sex
A la recherche de l'ultra Sex A la recherche de l'ultra Sex

 

 

 

C'est lors de la nuit Mad Max au Max Linder que nous avions découvert avec Pacboy la future soirée d'A La recherche de l'ultra sex le 5 juin dernier en présence des deux réalisateurs Nicolas et Bruno. :-)

 

Ayant fait plusieurs tournées en festival mais aussi dans d'autres villes les deux réalisateurs reviennent dans la capitale au Luminor (ex. Nouveau Latina), 21 rue du temple à Paris.

Connus pour leur programme court Message à Caractère Informatif diffusé sur Canal Plus il y a quinze ans, les deux auteurs n'ont pas chômé puisqu'ils ont participé à l'adaptation de THE OFFICE en France (Le BUREAU), écrits le scénario de 99 Francs, réalisé deux films LA PERSONNE AUX DEUX PERSONNES et LE GRAND MECHANT LOUP. Sans compter leur participation à différents programmes. J'avoue n'avoir jamais vu leur films. Pas bien. Snif. Il va falloir rattraper ça. :-)

 

Mais revenons à la soirée A la recherche de l'Ultra Sexe. Confiant, et désireux de découvrir leur film, j'étais impatient de voir le film. ^^ En plus Nicolas et Bruno étaient présents. Yeah !

 

Confortablement installé dans la salle, l'écran de la salle 1 nous accueille avec un grand message de présentation drôle, le tout bercé par des morceaux de musiques sélectionnés par Jean Croc (animateur du Pudding sur Nova). Le genre de musique à mettre dans l'ambiance caliente.

 

Nicolas et Bruno arrivent peu de temps après pour présenter le film et la soirée. Décontraction, humour et bon esprit. Ils arrivent à faire rapprocher le public timide de l'écran. Ils présentent le film, demandent qui a vu des films de « boules », qui a vu un film de « boule » avec 50 personnes, qui a vu 2500 films de « boules » lol

 

Histoire de rassurer les culs-bénis, sachez que Message à Caractère pornographique ne compote aucune scène explicite. C'est plus érotico-comico-hilrant (mais vous pouvez opter pour l'hilarant). L'histoire rappelle une enquête type La Classe Américaine ou plusieurs équipes improbables vont devoir rechercher l'ultra sexe. Quiproquos, dialogues improbables, noms géniaux, jeu d'acteurs et d'actrices olé olé, tout est là pour faire rire. :-)

Mêmes les bruitages ont été refaits. Lol

Il y a même des guests de choix dans le film. Mais plutôt que tout vous raconter, je vous somme d'aller voir A LA RECHERCHE DE L'ULTRA SEXE, de préférence entre amis. D'autant que Nicolas et Bruno seront présents chaque samedi au Luminor pour faire l'animation. Restez bien après la séance. ^^

En sortant de la salle, tu te demandes, mais ou ont-ils été cherchés ces films ? lol

En plus les deux réalisateurs sont super sympas. On a pu faire des photos avec eux. ^^

 

 

BA

https://www.youtube.com/watch?v=A0yQ0dPhkOg

 

 

Et vive l'esprit Canal. ;-)

 

Jean-Maaaaarcccc !

 

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